Amadou Coulibaly : Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement
Au cœur des tumultes politiques, quand le silence est stratégique et chaque mot calibré, un homme incarne la voix de la République ivoirienne avec une constance remarquable : Amadou Coulibaly. Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, ce discret stratège est bien plus qu’un simple relais institutionnel — il est l’architecte invisible d’un récit national en perpétuelle construction.
Sa voix, posée et mesurée, résonne à chaque point presse avec une maîtrise rare. Mais derrière le micro et les caméras, Amadou Coulibaly cultive un parcours d’une densité exemplaire. Ancien élève de l’École militaire préparatoire technique (EMPT) de Bingerville, ce natif du Nord ivoirien combine rigueur militaire et finesse littéraire. Il est titulaire d’un diplôme en Lettres modernes de l’École normale supérieure d’Abidjan et s’est perfectionné au Centre d’Études et de Recherche en Communication (CERCOM) de l’Université de Cocody — un mariage parfait entre l’art du langage et la science du message.
Son entrée dans la vie professionnelle débute en 1990, dans une salle de classe du lycée municipal de Koumassi, où il officie comme professeur de lettres. Mais très vite, l’enseignant cède la place au communicant. En 2003, il prend les rênes du service de communication du ministère de l’Agriculture, un poste où il apprend à manier les rouages de l’administration avec doigté.
De 2010 à 2015, il franchit une étape décisive : le palais présidentiel. Conseiller en communication d’Alassane Ouattara, il devient l’ombre portée du message présidentiel, supervisant l’audiovisuel et les technologies de l’information. Sa plume, précise et stratégique, contribue à façonner l’image d’un chef d’État en pleine conquête de légitimité.
La confiance du sommet de l’État ne faiblit pas. Directeur des services extérieurs de la présidence en 2015, conseiller diplomatique en 2018, puis ambassadeur en 2019, Amadou Coulibaly devient l’un des visages clés de la diplomatie discrète d’Abidjan. En 2021, le cap est franchi : il est nommé ministre de la Communication, des Médias et de la Francophonie, puis reconduit en 2022, et encore en 2023 dans le gouvernement de Robert Beugré Mambé.
En politique, son enracinement est ancien. Dès 1995, il milite au Rassemblement des Républicains (RDR), gravissant les échelons du parti jusqu’à devenir le conseiller en communication d’Alassane Ouattara en 2005. Fidèle parmi les fidèles, il reste une figure centrale du RHDP, élu député de Korhogo-sous-préfecture en mars 2021, ville emblématique du nord ivoirien et bastion politique du président défunt Amadou Gon Coulibaly, auquel il est apparenté.
Officier de l’Ordre national de la République de Côte d’Ivoire, lauréat du Prix africain du Mérite et de l’Excellence (PADEV, Kigali) en 2022, Amadou Coulibaly est l’un de ces hommes que l’on entend souvent, mais que l’on connaît peu. Et pourtant, son empreinte est partout : dans les discours officiels, dans les équilibres politiques, dans l’art délicat de faire passer un message sans jamais heurter.
En coulisses, il reste un passionné de communication, un homme de lettres doublé d’un stratège de la parole, dont le parcours prouve que la loyauté, la discrétion et la maîtrise des mots peuvent être de puissants leviers d’ascension. À Abidjan, il incarne aujourd’hui cette génération de communicants devenus hommes d’État. Une voix maîtrisée, pour un pays en quête de stabilité et de clarté.