Le S&P procède à un grand chambardement. En tout, 23 entreprises, dont la capitalisation combinée s’élève à 2.700 milliards de dollars, vont être reclassifiées au sein du S&P 500.
C’est un toilettage d’une ampleur inédite depuis 1999. Le S&P 500, un indice boursier géré par Standard & Poor’s et basé sur les 500 grandes sociétés américaines cotées, couvre 80% de l’ensemble du marché boursier américain en termes de capitalisation. Or, les groupes qui composent cet indice sont répartis en 11 secteurs d’activité (tech, biens de consommation, énergie, santé, etc.) dont la classification va changer vendredi, comme l’explique le Wall Street Journal.
Pour la première fois depuis sa création en 1999, le Global Industry Classification Standard (ou “système de classification par secteur à l’échelle mondiale”) va connaître une refonte d’envergure avec pas moins de 23 sociétés transférées d’un secteur à un autre. Parmi celles-ci, on retrouve plusieurs mastodontes du secteur “tech” comme Alphabet, Facebook ou Twitter qui basculent dans un nouveau secteur dit des “services de communication”. Ce dernier remplace le service “Télécom” qui n’était plus composé que de trois entreprises (Verizon Communications Inc., AT&T Inc. et CenturyLink Inc.).
Au total, les sociétés qui changent de secteur représentent près de 10% de l’ensemble de l’indice boursier en termes de capitalisation. Une seule de ces 23 entreprises – eBay Inc. – ne va pas intégrer le secteur “services de communication” nouvellement créé. L’entreprise de courtage en ligne, connue pour son site de petites annonces, étant transférée du secteur “tech” à celui des “biens de consommation”. Les 22 autres groupes concernés par une reclassification seront assimilés au secteur des “services de communication”, huit d’entre eux en provenance du secteur “tech” (Alphabet, Facebook, Electronic Arts, eBay, Activision Blizzard, etc.) et 12 autres qui quittent le secteur “biens de consommation” (ComCast, Walt Disney, Netflix, 21st Century Fox, etc.)
Un poids trop faible des télécoms
Ce changement s’explique en partie par le fait qu’au sein du S&P 500, le poids du secteur des “télécoms”, composé de trois sociétés, n’a fait que faiblir au cours des dernières années. Aussi, ce secteur était soumis à de trop fortes variations dès lors que le cours de l’une de ces trois entreprises évoluait. D’où le rééquilibrage décidé par Standard & Poor’s. Avec cette refonte, le poids du secteur “tech” au sein du S&P diminue de 26 à 21% quand celui-ci des “biens de consommation” perd également trois points (de 13 à 10%). Le nouveau secteur, des “services de communication” émarge directement à 10% puisqu’il récupère aussi les trois entreprises du secteur des “télécoms” qui représentaient 2% du S&P 500.
Cette recomposition sectorielle va toucher de plein fouet les fonds indiciels (ETF pour “exchange-traded fund”) qui répliquent de façon automatique les indices sectoriels. Au total, les financiers qui suivent les différents indices du S&P (via des trackers ou des ETF) vont devoir réaliser des opérations à hauteur de 55 milliards de dollars pour se réaligner avec les nouveaux indices. Ce qui inclut 20 milliards de dollars d’actions achetées et vendues par les ETF pour s’adapter à la refonte des secteurs.
Si craintes il y a quant à une volatilité supérieure à la moyenne demain sur la Bourse de New-York, celles-ci restent toutefois limitées car ce changement avait été annoncé l’année dernière donc le marché a eu le temps de s’y préparer.
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