Tant qu’il s’agissait de transporter des épices, du café ou des produits séchés, caravanes et bateaux suffisaient à remplir les tables européennes de saveurs toujours renouvelées. Au XVIIè siècle, François Vatel offrait même au Grand Condé le luxe de déguster des huîtres en région parisienne. Mais fruits tropicaux et viandes exotiques ne pouvaient être consommés frais que par les explorateurs !

Puis l’avion a permis à un produit dépaysant d’arriver du Chili ou d’Asie du Sud-Est en douze heures, et d’Afrique de l’Ouest en à peine six. Ajoutons trois à huit heures, selon l’aéroport, pour rejoindre Rungis, et le voilà dans le circuit classique de l’alimentaire. Pas le temps de se dégrader. Aucune rupture de la chaîne du froid n’est d’ailleurs possible, le transport se faisant en frigos. Surtout, comparé à d’autres systèmes de ” fret fresh” (transport de produits frais) comme le bateau, la récolte se fait à maturité. Mais le transport aérien est beaucoup plus gourmand en carburant, ce qui se ressentira peu sur le ticket de caisse, mais beaucoup plus sur le bilan carbone : il est ainsi 33 fois plus élevé pour une mangue transportée en avion qu’en bateau.

Avec capital