L’industrie automobile en Algérie, notamment le secteur du montage et assemblage, semble aborder un énième épisode, après la dernière déclaration du ministre de l’Industrie et des mines, indiquant que, « Ceux qui attendent la baisse des prix de véhicules pour acheter, devraient être encore patients pour vingt à trente années ».
Une annonce qui a suscité moult réactions autant de la part des professionnels et des experts que de la part des médias et les réseaux sociaux.
Pour les observateurs l’incompréhension est grande, notamment, lorsque les prédécesseurs de Yousfi, avaient annoncé la révision du cahier des charges après une grande polémique, ainsi que l’application d’un taux d’intégration entre 5 et 10%, « le cahier des charges rectifié et clarifié sera présenté le 2 mai 2017, tout projet de montage d’automobiles, devra démarrer avec un taux d’intégration de 5% à 10% minimum », avait déclaré M.Bouchouareb, en avril 2017.
Pour sa part, Mahdjoub Bedda a été on ne peut plus clair sur le sujet« le secteur de l’industrie automobile nécessite une réorganisation l’importation déguisée c’est terminé en Algérie ».A cela il faut ajouter une campagne de boycott qui a duré plusieurs mois, sur les réseaux sociaux, pour lutter contre la cherté des prix des véhicules assemblés en Algérie.
Il va sans dire, que les ex ministres de l’industrie ont décelé de graves failles dans le cahier des charges, et se sont rendus à l’évidence que ce dernier n’avantageait pas le développement du secteur. D’où l’importance de leurs déclarations sur la révision du document. Notamment, lorsque les réactions des consommateurs, et des spécialistes ont été aussi formelles que spectaculaires.
Hormis, le prix des véhicules « made in Algérie », résultant du manque d’intégration et qui ont donné le tournis au consommateur, les experts et les professionnelles, ont dénoncé le manque de rentabilité du secteur, et surtout le déséquilibre existant entre les prix des voitures qui s’avèrent plus chers que ceux fabriqués à l’étranger, et l’importance des avantages fiscaux , bancaires et douaniers conférés par les pouvoirs publics.
Avec cette annonce, qui plombe l’industrie automobile, considérée comme un levier économique prioritaire pour la relance, et la confine dans un model de gestion pour une trentaine d’années, alors qu’il était prévu pour cinq ans, le secteur sombre dans une voie unilatérale qui ne va profiter qu’a ceux qui se sucrent déjà, par le biais d’un cahier des charges fait sur mesure, et de mesures incitatives, dont les répercutions sur les prix, auraient du être ressenties depuis des années.
Avec algerie-eco