La réforme de la Constitution en Côte d’Ivoire, promise de longue date par le président Alassane Ouattara, a été annoncée ce jeudi, même si la date du référendum n’est pas encore fixée. Il y sera notamment débattu de l’article sur les conditions d’éligibilité à la candidature suprême.
Pour Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif du PDCI, allié au pouvoir, cette réforme de la Constitution est nécessaire. En attendant que le gouvernement présente la teneur des modifications constitutionnelles devant l’Assemblée, le parti apporte son soutien à ce projet, déjà prévu par les accords de paix de 2013 qui ont mis fin à la guerre civile. Et en particulier, l’article 35 qui impose que tout candidat à la présidentielle doit avoir ses deux parents d’origine ivoirienne.
« Déjà, au cours des discussions de sortie de crise de Linas-Marcoussis, indique Maurice Kakou Guikahué, il avait été décidé de réviser la Constitution, ne serait-ce que son article 35, qui fixe les conditions d’éligibilité du président de la République. Et le texte à soumettre à la révision a même été rédigé à Linas-Marcoussis. Il nous appartenait de le voter par référendum. Mais vu la situation de crise du pays, les outils juridiques n’étaient pas réunis pour aller à un référendum. Donc pour cela seulement, la révision de la Constitution est utile. Maintenant, on peut améliorer la Constitution, il y a des éléments qu’on peut ajouter, mais, et c’est au cours du débat qu’on verra jusqu’où on peut aller. Mais ce que je peux dire déjà, c’est que la priorité, c’est l’article 35 ».
Vers la création d’un poste de vice-président / La révision de la Constitution en Côte d’Ivoire sera donc soumise à référendum d’ici la fin de l’année. Un projet de loi sur l’organisation de ce référendum a été adopté cette semaine. En discussion aussi la création d’un poste de vice-président qui assumerait les devoirs de la présidence en cas de vacance du pouvoir. Actuellement, c’est le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, qui est le deuxième personnage de l’Etat. Joël N’Guessan, le porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR), le parti présidentiel, réfute l’idée selon laquelle cette réforme est faite pour écarter politiquement le président de l’Assemblée : « Sachez que l’idée de poste de vice-président n’est pas nouvelle. Au temps du président Félix Houphouët-Boigny, en 80 et 85, voire même en 90, il avait institué ce poste de vice-président pour éviter le vide constitutionnel ».
Et pour Joël N’Guessan, il faut laisser le peuple donner son avis : « Cependant, les Constitutions sont là pour être votées par le peuple. Si le peuple ivoirien estime qu’aujourd’hui, il est nécessaire d’avoir un vice-président pour pouvoir suppléer au président Ouattara qui a annoncé à tout le monde que son désir, ce n’est pas de briguer un deuxième mandat ou même de ne pas terminer son mandat, j’ai dit qu’on laisse le soin au peuple d’apprécier. Pourquoi ne pas envisager un poste de vice-président où le président et le vice-président sont élus au même moment, dans une forme de ticket comme aux Etats-Unis. C’est des choses qui sont possibles. En quoi cela gêne-t-il ? Aux Etats-Unis, ça marche très bien. Pourquoi cela n’est-il possible chez nous ? ».