Le chef de l’Etat ghanéen Nana Dankwa Akufo-Addo vient de promulguer en ce début d’année, une loi spéciale anti-corruption. Les dispositions prévoient la mise en place d’un bureau national de lutte contre la corruption avec un procureur spécial qui devra enquêter sur les actes de corruption impliquant des fonctionnaires, des personnes politiquement exposées et des personnes du secteur privé au Ghana.
La corruption est l’un des gros problèmes qu’affronte l’administration Akufo-Addo au Ghana. « La corruption est l’un des pires fléaux qui s’opposent au développement du Ghana », indiquait d’ailleurs le président ghanéen lui-même. Pour endiguer ce fléau et conformément à sa promesse de campagne en 2016, il vient de promulguer une loi dite spéciale anti-corruption. Adoptée le 14 novembre 2017 par le parlement, cette loi anti-corruption selon le président ghanéen, devra aboutira à la création du nouveau Bureau du Procureur spécial (OSP).
Au cours de la cérémonie de signature de cette loi à Flagstaff House à Accra, Nana Dankwa Akufo-Addo a souligné qu’il garde espoir et souhaiterait que la création de ce bureau contribue à franchir une nouvelle étape dans la ”lutte collective contre la corruption au sein de la vie publique ghanéenne”. «Mon espoir et mes attentes sont que la création de ce bureau va constituer une étape importante dans notre détermination collective à éradiquer la corruption de la vie publique de notre pays. Nous savons tous que cela a été un fléau majeur dans le développement du Ghana », a déclaré le chef d’Etat ghanéen.
L’OSP sous l’autorité d’un procureur spécial, aura pour mission principale de mener des investigations sur les actes de corruption impliquant des fonctionnaires, des personnes politiquement exposées et des personnes du secteur privé impliquées dans la corruption afin de combattre le phénomène au Ghana. Ce bureau pourra aussi, d’après Nana Akufo-Addo, poursuivre les personnes impliquées dans des actes de corruption, sous l’autorité du procureur général.
Une recommandation du FMI
La mise sur pied de ce bureau répond aussi aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI) pour la relance de l’économie du pays. Le gouvernement ghanéen par la voix de son ministre des finances Ken Ofori-Atta avait déclaré le 16 avril 2017 que son pays s’engageait à davantage lutter contre les emplois fictifs et l’acquisition frauduleuse des marchés publics par certaines entreprises. Ceci pour entre autre, retrouver la confiance des investisseurs mais aussi atteindre les objectifs fixés par l’institution de Bretton Woods pour le pays, parmi lesquels réduire le déficit budgétaire qui atteignait les 9 % en 2016.
Le Ghana est effectivement un pays qui souffre du phénomène de la corruption. Dans son dernier classement, celui de 2016, l’ONG Tranparency International classe le pays au 7ème rang africain (56ème mondial), derrière le Botswana, le Cap Vert, les îles Seychelles, le Rwanda, les îles Maurice et la Namibie. A son arrivée au pouvoir en décembre 2016, le président ghanéen avait annoncé avoir découvert un gap de plus de 1,6 milliard de dollars dans les comptes publics. Nana Akufo-Addo avait alors ouvertement critiqué la gestion de son prédécesseur John Dramani Mahama.
Avec latribuneafrique