Airbus a relié sans escale les Seychelles à Toulouse avec son A321neo Long Range, soit 8300 km en 10h50mn: une distance record pour cette version de l’avion moyen-courrier européen qui lui ouvre le marché du long-courrier.
Airbus a réussi son pari. La version A321neo LR de son moyen-courrier a atterri ce vendredi 30 mars au matin à Toulouse, après un vol d’essai sans escale de 10 heures et 50 minutes parti la veille des îles Seychelles situées dans l’océan Indien, soit une distance supérieure à 8300 kilomètres (4500 miles nautiques, nm), traditionnellement couverte par des long-courriers.
L’avion transportait onze techniciens et cinq membres d’équipage, ainsi que 165 mannequins, soit l’équivalent de 180 personnes à bord, comme il l’aurait fait pour un vol commercial régulier. Le 31 janvier dernier, il avait effectué son vol inaugural à Hambourg (Allemagne).
L’appareil est doté de moteurs LEAP-1A développés par CFM International, la coentreprise de General Electric et Safran pour les moteurs d’avions moyen-courrier, plus économes en carburant que ceux de la génération précédente. Airbus a modifié l’A321neo en le dotant notamment d’un troisième réservoir qui lui permet d’emporter 97 tonnes de carburant au décollage, contre 93,5 tonnes pour un A321neo standard. L’avion peut transporter de 200 à 240 passagers sur une distance de 4000 miles nautiques, soit 7400 km, “la plus longue distance pour un monocouloir”, selon Airbus.
L’A321neo LR intéresse les compagnies low cost
Pour l’avionneur européen, l’exploitation d’un moyen-courrier sur une liaison à longue distance, en raison de sa moindre consommation de kérosène, permet à des compagnies aériennes d’ouvrir de nouvelles lignes qui ne seraient pas rentables commercialement avec des avions long-courriers. À ce titre, son Airbus neo LR intéresse au premier chef les compagnies low cost pour des vols long-courrier. Elles voient en lui un appareil “taillé” pour casser les prix sur des liaisons comme Paris-New York.
“L’A321 LR va permettre de desservir des nouvelles destinations pour un moyen-courrier, d’ouvrir des marchés qui n’existaient pas jusque-là, ajoute Joaquin Toro-Pietro, responsable des études marketing et en charge des relations clients chez Airbus. “On connaît le Paris-New York, mais on ne conçoit pas le Bordeaux-Baltimore. Un moyen-courrier peut ouvrir des routes secondaires qui ne seraient pas exploitables avec un long-courrier. Cela intéresse autant les compagnies low-cost que les compagnies traditionnelles” ajoute le responsable.
L’avion doit obtenir sa certification aux États-Unis et en Europe au deuxième trimestre 2018 pour une entrée en service au quatrième trimestre de la même année.
Avec bfm