Les Airbus A380 pourraient trouver prochainement de nouveaux opérateurs en Chine voire aux Etats-Unis, même si aucune annonce n’est officiellement prévue après l’absence d’une commande annoncée avec la compagnie aérienne Emirates Airlines.
Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a déclaré suite à une visite de trois jours en Chine que « pour la première fois, l’avion gros porteur A380 est cité dans un accord entre la France et la Chine, alors même que cet A380 a été dessiné pour de grandes nations comme la Chine ». Une annonce faite à Shanghai et qui suivait selon RFI des appels à plus de réciprocité dans les échanges commerciaux entre la France et la Chine. La déclaration conjointe des deux pays mentionne en effet la poursuite de la coopération et des discussions commerciales sur les avions Airbus « et en particulier l’A380 » ; une grande première pour le superjumbo qui n’a à ce jour enregistré que cinq commandes dans la deuxième économie mondiale, par China Southern Airlines (sur un total de 317, dont 217 en service à la fin octobre 2017). L’achat en 2011 de dix A380 par Hong Kong Airlines avait été bloquée par le gouvernement chinois suite à l’imposition par l’Europe du système ETS (le marché carbone payant européen) à toutes les compagnies aériennes décollant ou atterrissant sur le vieux continent.
Rappelons que le président Emmanuel Macron se rendra en visite officielle en Chine le mois prochain – avec sans doute l’espoir d’annoncer des commandes similaires aux 300 annoncées par Boeing lors de la visite de Donald Trump en novembre
Aucun A380 n’a trouvé preneur aux Etats-Unis, sans grande surprise puisque son rival le plus récent le Boeing 747-8i a lui aussi été ignoré (à part les deux ex-Transaero destinés à devenir Air Force One). Mais la première puissance économique mondiale est pourtant citée dans un long entretien accordé au site spécialisé aeroTELEGRAPH par Christian Mailly, directeur de la société de leasing Dr Peters Group (propriétaire de neuf A380 dont le « premier d’occasion » retourné par Singapore Airlines, qui lui en rendra trois autres d’ici fin 2018, et de cinq en service chez Air France) : « Nous voyons des opportunités aux États-Unis. Nous avons des discussions et elles sont plutôt positives. Les Etats-Unis sont un marché intéressant pour l’Airbus A380 et pour nous ».
A la question sur l’intérêt pour un client d’acquérir un superjumbo usagé et donc moins performant que les derniers modèles, le dirigeant souligne que l’A380 neuf « est très cher à l’achat » (436,9 millions de dollars en moyenne pour 2017 NDLR), alors que le groupe peut proposer des prix « beaucoup plus attrayants » pour un appareil de dix ans. Christian Mailly confirme d’autre part l’existence de discussions avec la société portugaise Hi Fly, qui voudrait deux A380 ; mais il rejette l’idée d’imiter Amadeo, qui vient d’annoncer la création d’une compagnie tout-A380. Sa conclusion: l’Asie présente les meilleures opportunités pour l’A380, à laquelle il est « prédestiné ».
Avec airjournal