Le groupe aérien low cost AirAsia compte faire passer sa flotte globale de 216 à 500 avions d’ici 2027, une croissance qui pourrait passer par l’acquisition de Bombardier CSeries.
Lors de la présentation de ses résultats trimestriels le 29 aout 2017, le groupe malaisien spécialisé dans le vol pas cher a annoncé son intention d’ajouter au deuxième semestre 23 nouveaux Airbus à sa flotte, un renforcement « sans précédent » selon le CEO Tony Fernandes. Une déclaration qui survient après l’accord passé lors du Salon du Bourget pour quatorze A320 supplémentaires destinés à répondre à une croissance « plus rapide que prévue ». Le dirigeant expliquait alors que la demande « est très forte dans les pays traditionnels d’AirAsia, mais l’Indonésie, les Philippines et l’Inde marchent désormais extrêmement bien. Nous devons encore trouver plus d’avions pour élargir notre portée régionale, et nous cherchons activement sur le marché du crédit-bail ». AirAsia a désormais commandé 592 monocouloirs chez Airbus, ce qui en fait le meilleur client de la famille A320 au monde ; 216 avions sont aujourd’hui en service dans ses filiales en Malaisie, Thaïlande, Indonésie, Philippines, Japon et Inde, dont onze A320neo (le groupe attend au total 200 A320neo et 100 A321neo).
Le rythme de l’augmentation de la flotte au seul deuxième semestre 2017 aidera AirAsia à « solidifier une position forte entre les nations de l’ASEAN et les marchés intérieurs en Malaisie, en Thaïlande et en Indonésie où les parts de marché sont en constante augmentation ». Il sera donc plus rapide que celui nécessaire pour atteindre une flotte de 500 avions à l’horizon 2027 : Tony Fernandes évoque dans le communiqué du groupe « 30 avions par an pendant dix ans », un objectif atteignable « voire dépassable puisque nous mettrons en place des filiales en Chine et au Vietnam ces prochaines années ».
Le CEO ne mentionne en revanche pas les déclarations faites une semaine plus tôt lors d’une visite à Montréal : Tony Fernandes déclarait alors qu’AirAsia « étudie la possibilité de commander des CSeries », après avoir pris place à bord d’un vol de démonstration en CS300 – prévu pour 130 places en deux classes et qui peut emporter 160 passagers en version monoclasse. L’avionneur canadien n’a pas communiqué sur le sujet, mais une commande d’AirAsia (probablement pour un grand nombre d’appareils) serait certainement la bienvenue : la dernière remonte à avril 2016, quand Delta Air Lines avait commandé 75 CS100.
La filiale long-courrier du groupe, AirAsia X, n’a pas fait d’annonce sur sa flotte d’Airbus A330-300, ni sur l’arrivée des 66 A330-900neo et dix A350-900 commandés. En revanche Thai AirAsia X expliquait lundi dernier qu’elle compte ajouter trois à quatre avions par an à sa flotte, qui serviront entre autres à lancer des vols vers l’Europe de l’Est. Le CEO Tassapon Bijleveld a évoqué dans le Bangkok Post des liaisons vers la Pologne, la République Tchèque, l’Autriche, la Hongrie et la Croatie, « pas trop concurrentielles et avec un gros potentiel ». Il a explicitement cité les villes qui ne l’intéressent pas, comme Paris, Amsterdam ou Londres, en raison justement d’une trop grande concurrence. Ces ouvertures de lignes ne seront possibles qu’une fois le carton rouge imposé à la Thaïlande par l’OACI annulé ; un nouvel audit débute la semaine prochaine.
Avec airjournal