En dépit des nombreux signes d’apaisement envoyés ces derniers jours par le gouvernement, le dialogue social n’en finit pas de se radicaliser chez Air France. Licencié quelques minutes avant le décollage, un steward a été prié de quitter l’appareil à 12 000 pieds au-dessus de la Sicile.
Nicolas Bernaud ne décolère pas : 2 jours après avoir été recueilli par des bergers à 20km au sud de Palerme, l’ex-steward ne mâche pas ses mots envers la déshumanisation de la politique de licenciement chez Air France. « Depuis les violences commises à l’encontre de M. Broseta, la compagnie cherche à envoyer un signal fort », explique M. Bernaud. « Les employés qui refusent le plan de départs volontaires sont tenus de quitter immédiatement les locaux d’Air France – quels qu’ils soient ».
Affaires personnelles larguées au-dessus du Turkménistan
Pour le jeune steward, dont la mésaventure vise sans aucun doute à servir d’exemple, la procédure est par trop radicale : « mes affaires personnelles ont été larguées d’un Paris-Bombay, et se trouvent apparemment quelque part au Turkménistan. C’est assez contraignant », se désole-t-il.
Eût égard à la sensibilité du dossier à l’heure actuelle, le gouvernement n’a pas souhaité se prononcer sur la légalité de la procédure. « La priorité est à l’apaisement », a simplement déclaré Manuel Valls. « Nous notons cependant que l’employé a pu obtenir du fait de son ancienneté un parachute, lui permettant de quitter son lieu de travail avec dignité » s’est-il félicité.
avec legorafi