2018 est une année difficile pour Air France KLM en Afrique. Alors que le continent concentre 35 des 129 liaisons long-courrier du groupe, il n’était que troisième dans la contribution aux revenus, avec un chiffre d’affaires de 2,10 milliards d’Euros au 30 septembre 2018.
C’est bien moins que les 2,26 milliards d’Euros de revenus générés en Afrique sur les 9 premiers mois de 2017, a appris l’Agence Ecofin de sources officielles. Pareillement, on a aussi pu noter un repli du chiffre d’affaires issu des billets achetés sur le continent. Pour les 9 premiers mois de 2018, il était de seulement 842 millions $ d’Euros, contre 918 millions d’Euros la même période en 2017.
Ce resserrement des revenus d’Air France KLM en Afrique pourrait s’expliquer comme étant une conséquence d’un ciel devenu très compétitif, avec des acteurs locaux qui offrent désormais des possibilités de connexion aux voyageurs africains, via leurs propres hubs, et à des prix plus accessibles.
Ethiopian Airlines, et dans une moindre mesure Kenya Airways, sont devenus plus difficiles à battre sur les lignes reliant l’Afrique au Moyen-Orient et à l’Asie. Avec une cinquantaine d’atterrissages quotidiens dans des pays africains, Turkish Airlines est devenu un atout majeur pour les déplacements hors d’Afrique. Et Royal Air Maroc n’est pas en reste.
Il n’est pas exclu que la concurrence se durcisse, à mesure que la demande pour le transport aérien s’accroît en Afrique. En marge du récent Doha Forum qui s’est tenu au Qatar, le PDG du groupe Qatar Airways, Akbar Al Baker, faisait remarquer qu’une expansion africaine était désormais d’actualité, avec l’ouverture de nouvelles lignes directes, notamment au Ghana. Il indiquait aussi être en train de gagner progressivement la bataille visant à transporter les Africains vers l’Occident via le hub de Doha.
Après une année 2017 marquée par la progression de son chiffre d’affaires, Air France KLM avait annoncé l’ouverture de nouvelles lignes notamment sur le Cap en Afrique du Sud, Kinshasa (RDC), ou encore Luanda (Angola). La compagnie a aussi effectué un renouvellement de sa flotte vers la région. Mais il semble désormais, qu’il lui faudra faire plus, pour tenir la compétition, et peut-être envisager une réduction des prix, notamment en Afrique francophone.
Avec connectionivoirienne