L’enquête révèle que la stabilité politique, la sécurité et un environnement juridique et réglementaire prévisible font partie des caractéristiques décisives des choix des multinationales au moment d’engager des fonds dans un nouvel investissement, et que ces aspects sont des facteurs autrement plus déterminants qu’une fiscalité avantageuse ou une main-d’œuvre bon marché.
Les incitations peuvent favoriser l’afflux d’IDE mais elles ne sont en général efficaces que si l’investisseur hésite entre deux nouvelles bases, aux caractéristiques similaires, pour ses exportations. Elles ne présenteront que peu d’intérêt s’il cherche à pénétrer un marché ou à exploiter des ressources naturelles.
Le rapport note que le degré de protection juridique face aux risques politiques et réglementaires (expropriations, transferts de devises, restrictions à la convertibilité ou opacité des relations avec les organismes publics) joue un rôle nettement plus important. Pour stimuler l’investissement et la croissance dans un pays en développement, il ne suffit pas de sécuriser les projets envisagés, mais de réduire les risques à l’échelle du pays en général.
Après avoir analysé la contribution des investissements étrangers aux économies locales en s’appuyant sur des données empiriques et des recherches, le rapport conclut à l’influence positive des IDE sur le développement des pays bénéficiaires. Ainsi, les entreprises locales à forte croissance sont les grandes gagnantes d’un afflux supplémentaire d’IDE sur leurs marchés, à travers l’arrivée de nouvelles technologies et de nouveaux savoir-faire et l’établissement de liens commerciaux.
Le rapport met aussi en évidence la montée en puissance des IDE provenant des pays en développement : multipliées par 20 en 20 ans, ces opérations représentaient en 2015 un cinquième de tous les flux d’IDE dans le monde. Aujourd’hui, environ 90 % des pays en développement font état d’investissements à l’étranger, même s’ils sont pour l’essentiel le fait des pays BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud).
Le rapport et l’enquête observent que si les investisseurs des pays en développement assoient leurs décisions sur les mêmes facteurs, ils paraissent plus disposés à s’aventurer dans des économies régionales de moindre importance et souvent plus risquées, dont ils se servent comme tremplin. Surtout pour les pays en situation de fragilité et de conflit qui souhaitent attirer des investisseurs et diversifier les secteurs bénéficiaires, il s’agit là d’un point essentiel. Mais s’ils veulent tirer un parti optimal des IDE pour l’économie locale, les gouvernements doivent avoir une compréhension fine des motivations des investisseurs car, comme le rappelle le rapport, chaque type d’investissement comporte des avantages et des inconvénients spécifiques.
Cet ouvrage paraît à un moment où la communauté internationale du développement mise sur le secteur privé pour réduire la pauvreté, installer une croissance équitable, promouvoir une prospérité partagée et, plus généralement, réaliser les Objectifs de développement durable. Les nombreux éléments attestant de l’impact positif des IDE sur le développement ne doivent pas faire oublier les menaces qui planent sur l’économie mondiale, aux prises avec un regain de protectionnisme commercial et en matière d’investissement, ainsi que différents risques géopolitiques.
Avec banquemondiale