L’organisation météorologique mondiale (OMM) a confirmé lundi que le phénomène El Niño déjà bien installé gagnerait en intensité d’ici à la fin de l’année et se situera au rang des trois épisodes les plus intenses qui aient été observés depuis 1950.
«Les graves sécheresses et les inondations catastrophiques qui touchent aujourd’hui les zones tropicales et subtropicales portent la signature de l’actuel Niño, le plus puissant que l’on ait observé depuis plus de 15 ans», indique dans un communiqué Michel Jarraud, secrétaire général de l’OMM. Ajoutant «Nous sommes mieux préparés que par le passé pour affronter ce phénomène. Grâce aux conseils prodigués par les Services météorologiques et hydrologiques nationaux, les pays les plus touchés anticipent le phénomène El Niño et ses conséquences pour des secteurs comme l’agriculture, la pêche, l’eau et la santé, et mettent en œuvre des campagnes de gestion des catastrophes afin de sauver des vies et de limiter les dommages matériels et les perturbations de l’activité économique».
Une réunion internationale se tient aujourd’hui et jusqu’à demain à l’université Colombia de New York où seront notamment évoquées les répercussions potentielles du phénomène.
D’ores et déjà, l’impact sur les prix des denrées alimentaires est sensible, avec la hausse de l’Indice FAO en octobre, la plus forte depuis juillet 2012 (cf. Sucre, lait et huiles végétales font grimper l’Indice des prix alimentaires). Pour le sucre, le Brésil souffre de précipitation trop abondante tandis que l’Inde, la Thaïlande, les Philippines, l’Afrique du Sud et le Vietnam, la sécheresse impacte la récolte. En Asie du sud-est, la sécheresse a favorisé les incendies de forêt en Indonésie, parmi les pires de l’histoire, et devrait réduite la production d’huile de palme en 2016. La production de riz en Inde et au Philippines, celle de blé en Australie souffre déjà de conditions climatiques défavorables. Mais aussi le café au Brésil, premier producteur mondial.
En Afrique, le phénomène devrait surtout toucher l’Afrique orientale et surtout l’Afrique australe où la sécheresse menace déjà la sécurité alimentaire.
avec commodafrica