L’Afrique de l’Ouest accuse un déficit important en matière de qualité, d’efficacité et de durabilité de ses infrastructures routières, relève le directeur général adjoint du bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) de Côte d’Ivoire, Arnaud Zagbai Tapé, précisant que plus de 50% du réseau routier des Etats africains acquis après les indépendances ne sont pas revêtus et ne sont pas entretenus faute de financement.
Les causes de la dégradation sont liées aux surcharges routières qui ont un impact négatif sur la durée de vie des routes, au vieillissement du réseau routier, aux difficultés de mobilisation des ressources, au faible budget alloué à l’entretien des routes soit 0,5% du PIB des Etats et surtout au manque d’organisation des pays, a signifié, mercredi M. Zagbai dans une communication sur » la qualité et la pérennité des investissements en Afrique de l’Ouest : nécessité d’un partenariat public privé », à l’ouverture du premier congrès africain sur l’entretien routier à Marrakech (Maroc).
Le directeur général de l’institut de formation à la haute expertise de recherche de Côte d’Ivoire s’est fondé sur le diagnostic collectif posé par des experts en provenance de la Guinée, du Niger, du Togo, du Tchad prenant part aux assises de Marrakech.
Il préconise, pour la pérennité des ouvrages, de s’orienter vers d’autres solutions, notamment le partenariat public privé, la mise en place d’un cadre juridique, le renforcement des compétences, l’appropriation par les Etats africains de l’entretien préventif qui anticipe sur la dégradation des chaussées ou de procéder au renforcement progressif des routes selon une planification et une programmation bien conçues.
Le premier congrès africain sur l’entretien, la sauvegarde du patrimoine routier l’innovation technique ouvert mercredi à Marrakech prend fin vendredi. Il est l’occasion pour les spécialistes du domaine de définir de nouvelles stratégies pluriannuelles optimales et adaptées aux réseaux routiers africains, de rechercher de nouvelles méthodes d’entretien, et d’adopter de nouvelles techniques innovantes permettant de réduire les coûts et préserver l’environnement sans compromettre la durabilité des infrastructures routières africaines.
Environ deux millions de Km de route restent à développer pour l’essor de l’Afrique
Environ deux millions de kilomètres de route restent à développer pour l’essor de l’Afrique, souligne le roi du Maroc, Mohammed VI dont le message a été lu par son conseiller Abdellatif Menoui à l’ouverture du premier congrès africain sur l’entretien routier, mercredi, à Marrakech, indiquant que ce défi ne doit pas faire perdre de vue l’entretien du réseau existant.
Le coût de réalisation de ce réseau a une valeur de « 30% approximativement du PIB des Etats, garantissant 90% des transports de personnes et de marchandises », a précisé M. Abdellatif Menoui rapportant les propos du roi Mohammed VI.
Il a fait remarquer que la croissance enregistrée ces dernières années sur le continent accentue la nécessité d’améliorer la qualité des prestations du réseau routier, afin d’accompagner les besoins de mobilité de plus d’un milliard d’habitants en Afrique, dont la population devrait doubler d’ici 2020.
Le continent africain a connu au cours de la dernière décennie un essor remarquable en matière d’équipements de base. Il le doit à ses atouts humains et naturels. Le premier congrès africain sur l’entretien routier, la sauvegarde du patrimoine et l’innovation technique rassemble depuis mercredi au palais des congrès de Marrakech les experts du continent pour poser un diagnostic collectif de la réalité du patrimoine routier en Afrique.
AIP