H.M et A.Y. : La rencontre, totalement tournée vers l’opérationnel, entre les acteurs Tech des marchés les plus dynamiques (Nigeria, Afrique du Sud, Rwanda, Kenya, Cote d’Ivoire..) et les acteurs de la Tech mondiale à la recherche de nouveaux relais de croissance, s’effectuera autour d’ateliers, de rencontres B2B et de sessions de networking. Les investisseurs échangeront sur les futures « licornes » qui sauront efficacement tirer profit d’un marché de deux milliards d’habitants en 2050.

Qu’ils soient millennials, urbains ou ruraux, les attentes et les usages des consommateurs Africains seront au cœur des échanges sur les business models qui proposeront les produits et services innovants les plus adaptés aux besoins d’une classe moyenne en plein boom.

Les thématiques iront de l’étude Marché effectuée via téléphone mobile jusqu’au paiement via mobile. C’est donc tout le parcours client mobile et digital qui sera détaillé avec ses divers champs d’application : Fintech, EdTech, AgriTech, Ecommerce, Smart Cities…

Nous aborderons également des thèmes peu explorés mais aux potentiels de croissance gigantesques : eFashion, Entertainment, JobTech

Quels sont les « grands noms » présents à l’évènement et qui feront la tech africaine de demain ?

H.M et A.Y. : La nouvelle matière première de l’Afrique est la data. Les enjeux sont donc énormes pour les grands groupes internationaux.

La Silicon Valley l’a très bien compris et sera fortement présente. Les équipes qui ont accompagné Mark Zuckerberg lors de sa tournée africaine de 2016 témoigneront des ambitions du géant américain.

A titre d’exemple, Toro Orero qui gère le fonds DraperDarkFLow, la branche Africaine du fonds Draper sera également présent. Pour les lecteurs qui ne connaissent pas ce fonds, il faut juste savoir que c’est le fonds d’investissement le plus réputé de la Silicon Valley et qui compte, entre autres, dans son portfolio des sociétés comme : Twitter, Periscope, SpaceX, Tumblr, Skype, Tesla, Meetup, Giphy

Des médias tels que Techcrunch ou Quartz couvriront l’événement ainsi que des médias internationaux comme la BBCVoice of America, Forbes… Et bien sûr l’ADN dont le métier est de donner des clés de compréhension des nouveaux usages à ses lecteurs !

Le mouvement est donc lancé, la seule question qui compte pour chacun à présent c’est de savoir si on prend le train en marche ou pas. Beaucoup, par scepticisme, ont raté le virage du digital des années 90-2000, ce qui est en train de se mettre en place est encore plus massif.

Que représente l’écosystème technologique africain aujourd’hui ?

H.M et A.Y. : Il est difficile d’évaluer le nombre de startups qui émergent chaque jour sur un continent composé de 54 pays. Néanmoins la tendance est à une croissance forte. En à peine 4 ans les choses ont fortement évolué. Par exemple sur la plateforme VC4Africa, le nombre de startups à la recherche de fonds a augmenté de 640%, leur qualité s’est également considérablement améliorée.

TechHub - k Lab

Sur quelles filières l’Afrique est-elle un continent pionnier ?

H.M et A.Y. : Sans conteste, c’est sur les FinTech et en particulier la « Mobile Money » que le continent occupe une position de leader mondial. Dans les usages mobiles en général d’ailleurs : en mars de cette année la banque centrale du Kenya a lancé un emprunt obligataire via mobile ! Qui aujourd’hui paie son électricité avec son mobile en France ? C’est monnaie courante dans plusieurs pays d’Afrique. On mesure le décalage des usages avec le Vieux Continent qui n’a jamais aussi bien porté son nom.

La « success story » M-Pesa lancée en 2007 par Safaricom, le premier opérateur de réseau de téléphonie mobile du pays, est utilisée par plus de 18 millions de Kenyans et compte pour environ 25 % du produit national brut du pays. M-Pesa fonctionne désormais depuis mars 2014 en Roumanie ! Et son déploiement devrait se poursuivre en Europe de l’Est. En Afrique, Orange est devenue une banque avec « Orange Money » avant de vouloir répliquer la même idée en Europe. L’Afrique est le continent de la transformation digitale et exporte aujourd’hui ses usages à travers le monde entier.

La Startup kenyane Msurvey, qui fait du sondage en temps réel via mobile sera présente en juin prochain et a pour priorité de se développer aux Philippines. Ce qui veut dire que l’on commence à sortir du radar des innovateurs des pays émergents et ça c’est un vrai problème qui mériterait à lui un seul un autre article.

H.M et A.Y. : En Afrique il va falloir innover, accélérer dans tous les domaines et les conjuguer aux technologies mobiles. La technologie est en train de changer fondamentalement la vie des gens sur le continent. On dit que l’Afrique fait un « saut quantique », c’est à dire qu’elle saute toutes les étapes. Ceux qui y voyagent n’ont plus vu un téléphone fixe depuis bien longtemps.

« À nos yeux, la ‘Next Big Thing’ dans la Tech ce n’est peut-être pas de concevoir le prochain sèche-cheveux connecté à une tablette ou même encore de concevoir un voyage sur Mars pour quelques happy fews, même si c’est intellectuellement formidable. C’est pour nous de concevoir les produits et services qui seront utilisés par les prochains 4 milliards d’humains connectés des pays émergents. »
– Haweya Mohamed et Ammin Youssouf

Comment cela se présente-t-il ?

Ce que proposent les écosystèmes Tech africains, c’est de solutionner des problèmes quotidiens. En Afrique ce n’est pas seulement penser « out of the box » c’est penser hors de la normalité que nous connaissons ici.

Un exemple : MKopa voulait proposer la télévision aux foyers ruraux les plus reculés du Kenya qui n’avaient même pas accès à l’électricité. Ils ont lancé l’an dernier une télé solaire. Je vous laisse imaginer l’impact sur le marché publicitaire quand d’un coup on envisage à moyen terme de commencer à adresser les 70% de Kenyans qui n’avaient pas accès à la télévision.

Quelles sont les ressources mises en place ?

La dernière étude du GSMA dénombre 314 hubs actifs dans 92 villes et dans 42 pays.

Selon Partech Ventures, les sommes investies dans les entreprises du secteur des nouvelles technologies en Afrique ont bondi de 30% l’an dernier, passant en un an de 276 à 367 millions de dollars.

En Afrique, les entreprises devront envisager de développer de nouveaux circuits, de s’adapter aux marchés locaux, de créer des marques et de conclure des partenariats. Pour elles, le handicap est double : méconnaissance du marché et de ses consommateurs et manque de connaissance du monde digital.

A présent il s’agit d’établir un pont entre nos deux écosystèmes qui puissent accélérer le mouvement et la co-création de valeur. C’est ce que nous proposons les 8 et 9 juin prochains. Nos donnons donc rendez-vous à vos lecteurs sur Afrobytes.com pour qu’ils se joignent au mouvement !

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