L’Afrique du Sud se dirige-t-elle vers une constitution de réserves stratégiques de maïs durant la saison 2017 ? L’hypothèse n’est désormais plus exclue dans les rangs des dirigeants de la nation arc-en-ciel, au regard de la menace El Niño qui se profile à l’horizon (septembre), d’après les projections.
« Nous y réfléchissons. C’est l’un des sujets que le comité interministériel en charge de la sécheresse devrait examiner.», a indiqué, à Reuters, Senzeni Zokwana, ministre sud-africain de l’Agriculture.
Pour la nation sud-africaine qui devrait rentrer en 2017, sa seconde plus forte récolte de maïs de l’histoire (14,54 millions de tonnes) selon les dernières estimations de Crop Estimates Committee (CEC), cette manœuvre vise avant tout à éviter un retour à la situation déficitaire de l’année dernière, en raison de la sécheresse induite par El Niño.
« A considérer que nous ayons une récolte abondante cette année, comment être sûr que nous avons un stock de la denrée pour les jours sombres ? », s’interroge le dirigeant. Et d’ajouter : « El Niño pourrait sévir à nouveau. Nous devons nous y adapter. Le défi actuel est d’amener le secteur privé à ne pas vendre tous ses stocks en raison du phénomène météorologique qui pourrait survenir.»
Du côté des acteurs de la production comme Grain SA (la plus grande association céréalière sud-africaine), cette potentielle intervention de l’exécutif ne suscite guère l’adhésion. Interrogé par Reuters, le groupement a notamment déclaré : « le marché prend déjà en compte les effets d’une possible survenue d’El Niño ».
Si cette hypothèse devait se concrétiser, elle pourrait marquer un sérieux changement dans l’agriculture sud-africaine majoritairement commerciale (tournée vers les exportations). Ce faisant, la nation arc-en-ciel pourrait rejoindre dans cette logique, certains de ses voisins comme le Zimbabwe et la Zambie.
Avec Agence EcoFin