En Afrique du Sud, 13 200 hectares de canne à sucre, soit 5% de la superficie récoltée, pourraient être perdus en raison de la taxe sur les boissons sucrées, initiée par l’exécutif et appliquée depuis le 1er avril dernier.
C’est ce qu’a confié, à l’Agence Ecofin, Trix Trikam, directeur exécutif de l’Association sud-africaine de sucre (SASA) qui précise que les provinces du KwaZulu-Natal et de Mpumalanga seront les zones les plus touchées.
Pour le numéro un de la SASA, la mesure dont le principal objectif est la lutte contre l’obésité, souffre de nombreuses carences et devrait faire partie intégrante d’une plus vision plus globale du gouvernement.
« En Afrique du Sud, il n’y a jamais eu une étude complète au plan national de l’apport alimentaire. En conséquence, il y a une compréhension limitée de ce que la population consomme et de l’aliment qui contribue le plus à l’apport en calories et impacte le plus sur l’obésité. Il est peu probable que le ciblage d’un produit alimentaire particulier comme le fait cette taxe, résolve un problème sanitaire complexe qui nécessite une approche pluridisciplinaire », explique le responsable.
Hormis cette insuffisance, indique le dirigeant, les expériences réalisées dans d’autres pays du monde, comme les USA et l’Australie, ont révélé que, pendant que la consommation de sucre par habitant chutait, la prévalence de l’obésité dans la population augmentait.
« Selon les preuves scientifiques disponibles et l’OCDE, un prélèvement fiscal sur les boissons sucrées est un instrument inefficace pour atteindre une réduction de l’obésité et des maladies non transmissibles », avance M. Trikam.
Pour s’adapter à ce changement, la SASA plaide pour une réduction des coûts de l’électricité et de l’eau, un approvisionnement local en sucre, un contrôle tarifaire plus efficace des importations ainsi qu’une utilisation des produits dérivés comme l’éthanol.
L’Afrique du Sud produit environ 2,2 millions de tonnes de sucre par an dont près de 75% sont commercialisés au sein de l’Union douanière d’Afrique australe (Afrique du Sud, Botswana, Lesotho, Namibie et Swaziland).
Le sous-secteur fournit annuellement en moyenne 5,1 milliards de rands à l’économie et emploie 350 000 personnes d’une manière directe et indirecte.
Avec agenceecofin