Il aura fallu une conférence de presse pour expliquer le modèle économique des nouvelles orientations de la SABC, le groupe audiovisuel public en Afrique du Sud. Il s’agit de savoir comment l’entreprise va tenir financièrement après avoir décidé de proposer des contenus locaux à hauteur de 90% sur ses chaînes de radio et de 80% sur ses chaînes Tv.
Les critiques prédisent le départ des annonceurs, dès lors qu’il n’y aura plus de programmes internationaux sur les antennes de la SABC. Le groupe pourrait alors perdre des recettes publicitaires nécessaires à son financement, alors qu’il a annoncé un investissement de 38,5 millions $ pour produire et acquérir lesdits contenus locaux. L’entreprise compte 18 stations de radio et 5 chaînes Tv, sans compter les 5 nouvelles chaînes Tv dont la création est annoncée.
« Nous serons intransigeants sur la qualité des programmes et l’attractivité des contenus pour maintenir la croissance de nos audiences. Ainsi, les annonceurs vont suivre », explique Anton Heunis, conseiller commercial de la SABC. « Nous avons pris le soin d’engager les annonceurs dans nos nouveaux choix, et nous continuerons à les impliquer », poursuit-il. Heunis se dit confiant, expliquant que les contenus locaux ne manquent pas d’intérêt et d’attractivité. « Il suffit de regarder Dstv ou toute autre plateforme de télévision. Les programmes sud-africains sont dans le top 20 », affirme-t-il.
Pour assurer la qualité de son offre de contenus, la SABC compte sur ses journalistes, a déclaré Hlaudi Motsoeneng (photo), le directeur des opérations, initiateur des nouvelles orientations du groupe. Il n’a pas manqué de faire des critiques : « les journalistes doivent démontrer plus d’énergie et de passion. Certains de nos propres journalistes paraissent amorphes à l’écran. Si vous ne disposez pas de passion dans ce que vous faites, le public va fuir ».
avec agenceecofin