La situation financière de la South African Airways (SAA) est encore loin de s’arranger, en témoigne la récente demande adressée à l’Exécutif de quelque 5 milliards de rands (404 millions de dollars) pour couvrir ses besoins immédiats de trésorerie. La compagnie a également averti l’Exécutif qu’elle risque d’être dans l’incapacité de rembourser sa dette en 2019.
Au fond du trou
En clair, le management de SAA lutte actuellement pour rester opérationnel. Le directeur général, Vuyani Jarana, vient tout juste de lancer un plan de redressement qui devrait ramener le transporteur au seuil de la rentabilité, d’ici à 2020, alors que le gouvernement avait approuvé en 2017 un plan de sauvetage pour rembourser la dette de SAA envers Citigroup. L’arrivée de Cyril Ramaphosa à la tête du pays avait par ailleurs entraîné un changement au sein du conseil d’administration de la compagnie et une politique drastique des charges, mais sans répercussions probantes sur les finances du transporteur national.
«Nous avons besoin d’argent maintenant», a martelé Jarana devant la presse sud-africaine ce 24 avril. Le patron de la compagnie avait déjà déclaré devant les parlementaires que l’entreprise aurait du mal à rembourser les 9,2 milliards de rands (761 millions de dollars) de créances, dont l’échéance est fixée pour mars 2019. Le management avait confirmé à cette occasion que l’Exécutif menait des pourparlers pour trouver un partenaire privé.
L’ancienne direction sous le coup d’une enquête
SAA fait partie des entreprises sous le coup d’une enquête parlementaire pour mauvaise gestion de fonds détenus par des entités publiques, sous l’administration de l’ex-président Jacob Zuma. L’ancienne présidente de la compagnie, Dudu Myeni (proche de Zuma), devrait faire l’objet d’une convocation du comité d’enquête. Le vérificateur général a par ailleurs affirmé dans un rapport que les actifs de la compagnie n’avaient pas été correctement évalués et que des dépenses irrégulières ou inutiles n’avaient pas été enregistrées.
La compagnie aérienne a pour rappel vu ses pertes nettes tripler pendant l’exercice précédent, pour atteindre 5,6 milliards de rands (448 millions de dollars) à la fin de 2017. Aujourd’hui encore, l’entreprise reste dépendante des fonds publics pour couvrir ses frais courants, à savoir le paiement des salaires et d’exploitation de sa flotte.
Avec latribuneafrique