La justice sud-africaine a abandonné les poursuites pour fraude engagées il y a trois semaines contre le ministre des Finances Pravin Gordhan, a annoncé lundi le procureur général. Cette affaire est à l’origine de vives tensions politiques au sein du gouvernement.
« J’ai décidé de renoncer à la décision de poursuivre M. Gordhan et ses deux coaccusés », a déclaré lundi 31 octobre Shaun Abrahams lors d’une conférence de presse, affirmant qu’il était convaincu [qu’ils] « n’avaient pas eu l’intention d’agir contre la loi ».
Le ministre des Finances sud-africain, en difficulté au sein du gouvernement de Jacob Zuma, était accusé depuis 2014 d’avoir mis en place une unité au sein des services du fisc chargé d’espionner des personnalités politiques. Shaun Abrahams avait annoncé le 11 octobre l’ouverture d’une enquête contre Pravin Gordhan.
Vives tensions au sein de l’ANC
Rejoint par l’opposition et de nombreux analystes, Pravin Gordhan a dénoncé ces accusations comme « sans fondements » et les a attribuées au camp du Président Jacob Zuma, auquel il s’oppose sur la gestion des entreprises publiques et la lutte anticorruption.
Cette affaire avait fait éclater au grand jour de vives dissensions au sein du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).
Plusieurs de ses poids lourds ont publiquement apporté leur soutien au ministre, dont le vice-Président Cyril Ramaphosa, et le chef des députés de l’ANC, Jackson Mthembu, ce dernier ayant même réclamé la démission du président Zuma.
avec jeuneAfrique