En Afrique du Sud se tenait le plus grand salon de l’armement du continent. Des dizaines de délégations militaires africaines ont fait le déplacement à Pretoria pour venir découvrir les plus de 300 exposants internationaux, au premier rang desquels on trouve la Chine, la Russie ou encore Israël. Les quelques producteurs d’armes africains ont du mal à exister face à ces grands exportateurs qui pratiquent des prix sont souvent plus abordables.
Dans les hangars de la base aérienne de Pretoria, les pavillons chinois et russes attirent l’ensemble des chefs d’état-major venus de toute l’Afrique. Les rares producteurs d’armements africains ont, eux, des difficultés pour rivaliser, comme le Sud-Africain Milkor. Le responsable du développement Niles Strydom présente le dernier drone de l’entreprise.
« Il s’adresse évidemment aux actions de défense du territoire, comme la pêche illégale, la sécurité maritime et la sécurité aux frontières. Le drone et son système coûtent 5 millions de dollars. »
Des prix trop élevés pour la plupart des armées africaines, estime l’analyste Helmoed Heitman. « Pour des pays comme l’Afrique du Sud c’est très compliqué d’exporter ses produits. Car la production est assez faible et donc il est impossible d’avoir des prix aussi bas que les Chinois, qui vendent parfois à perte. Les grandes puissances sont aussi capables de proposer des conditions de paiements très avantageuses. »
La Chine connaît un grand succès. Ses exportations d’armes en Afrique ont plus que doublé en 5 ans. Wang Fei est manager de l’entreprise nationale d’import/export.
« Nous avons de plus en plus de demandes de la part des pays africains. Aujourd’hui nous exportons principalement des équipements anti-terroristes comme des fusils, des munitions et de l’artillerie. »
Officiellement, la diplomatie chinoise de l’armement repose sur la promesse de non-ingérence dans les affaires internes.
« Nous voulons être présents dans tous les pays africains. La Chine respecte les pays et leurs systèmes politiques. Nous ne nous mêlons pas de leurs affaires et nous ne regardons pas qui est le président par exemple. »
Le Soudan fait partie des rares pays africains à exposer son matériel à Pretoria. Le pays n’a pas réussi à exporter la moindre arme depuis deux ans, selon l’institut SIPRI. Paradoxalement, les Soudanais ont importé 30 millions de dollars d’armes chinoises. Ali Osman Mahmoud est porte-parole de l’entreprise nationale d’armement. « Nous considérons la Chine comme un pays qui cherche des opportunités pour vendre leurs produits sur le continent africain. Nous ne les voyons pas comme des concurrents ou des rivaux. »
Dans son dernier rapport, l’institut SIPRI a publié une liste des cent plus grandes entreprises d’armement au monde. L’Afrique est le seul continent à ne pas être représenté.
Avec RFI