Devant les députés, le nouveau ministre sud-africain des Finances a promis mercredi 24 octobre de s’attaquer à la dette, de rétablir la confiance dans les institutions publiques entachées par les affaires de corruption de l’ère Jacob Zuma. Tito Mboweni a aussi revu à la baisse les prévisions de croissance.
Devant les députés, mercredi, Tito Mboweni a choisi une référence littéraire, Charles Dickens, pour donner davantage de solennité à son discours. « Nous sommes à la croisée des chemins. Nous pouvons choisir la voie de l’espoir ou celle du désespoir. Nous pouvons aller directement au paradis ou, comme Dickens l’a dit si poliment, nous pouvons emprunter l’autre route », a déclaré le nouveau ministre des Finances.
Mais, littérature ou pas, les faits sont têtus. Et en ce moment, ils ne plaident pas en faveur du gouvernement. Le ministre a annoncé que la dette serait encore plus lourde qu’attendue, ce qui a fait dévisser la monnaie à la Bourse de Johannesburg, il a admis que la croissance ne dépasserait pas 0,7% en 2018. Difficile dans ces conditions d’annoncer des lendemains qui chantent.
« Pour les Sud-Africains, les temps sont difficiles, a-t-il concédé. Les prix de l’électricité et de l’essence ont augmenté. Le chômage est insupportablement élevé. La corruption et la faiblesse des services publics frappent durement les plus démunis. Heureusement, sous la direction de notre président nouvellement élu et comme le personnage principal du roman “Le conte des deux cités”, nous avons collectivement choisi le chemin difficile de la rédemption. »
La rédemption signifie, pour lui, stabiliser puis réduire le poids de l’endettement, mais aussi protéger les plus pauvres en poursuivant les programmes sociaux engagés par le président Ramaphosa. Mais le cinquième ministre des Finances en trois ans n’a qu’une marge de manœuvre limitée, d’autant que les syndicats sud-africains contestent la politique d’austérité. Tito Mboweni a aussi promis de continuer à lutter contre la corruption et la mal gouvernance. Notamment en réformant les mastodontes publics, comme l’électricien Eskom. Un discours qui n’a pas convaincu l’opposition qui pointe le risque d’une augmentation des impôts.
Avec RFI