Le Maroc et la BDEAC viennent de signer une convention relative à la prise de participation du Royaume dans le tour de table de la banque centrale des pays de la CEMAC. Pour une mise de 4millions de dollars, le Maroc s’adjuge 3% du capital de la BDEAC, ce qui lui permettra d’intégrer le conseil d’administration de l’institution monétaire communautaire des Etats de l’Afrique centrale. Les détails.
Le Maroc est désormais actionnaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC). Les deux parties viennent en effet de signer, mercredi 21 janvier à Rabat, une convention de prise de participation du Maroc dans le capital de BDEAC. Le document a été paraphé par le ministre marocain de l’Economie et des finances Mohammed Boussaid, et le vice-président de la BDEAC Sokambi Armand Guy.
Ainsi, aux termes des dispositions de la convention, « le Royaume du Maroc devient actionnaire de la Banque à hauteur de quatre millions de dollars et conformément aux statuts de la BDEAC en vigueur, le Maroc siègera désormais à son Conseil d’Administration » précise le communiqué publié à l’issue de la cérémonie de signature du document.
« La signature de cette convention de participation est l’une des illustrations des efforts inlassables de la direction de BDEAC à mettre en œuvre les résolutions de l’assemblée générale de la Banque tendant à ouvrir le capital de la BDEAC aux actionnaires non régionaux. Elle traduit également leur détermination à la mobilisation de ressources permettant d’accomplir pleinement la mission de Banque de développement ; celle de mieux répondre aux attentes de financement du secteur public et privé de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et contribuer au bien-être de la population ». Sokambi Armand Guy, vice-président de la BDEAC
Selon les deux responsables, la participation du Maroc au capital de la BDEAC contribuera à renforcer la coopération au financement du développement entre le Royaume du Maroc et la BDEAC et promouvoir ainsi la coopération Sud-Sud.
« La signature de convention s’inscrit dans le cadre de la vision stratégique du roi Mohammed VI visant à participer aux instances financières et économiques africaines. Elle met également en valeur tout l’intérêt que porte Maroc dans le cadre du renforcement de ses relations avec les pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC)». Mohammed Boussaid, ministre marocain de l’Economie et des finances.
Intégration africaine
C’est en début 2016 que la BDEAC a sollicité le Maroc pour entrer dans son capital et quelques mois après, le pays a donné son accord de principe dans le cadre du renforcement des relations économiques et des échanges entre le Maroc et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC).
A travers cette opération, le Maroc qui a paraphé depuis des années des accords de coopération avec les deux banques centrales des pays africains de la Zone Franc (BDEAC pour la CEAMC et BCEAO pour l’UEMOA) poursuit sa stratégie africaine. Après son retour dans l’Union africaine en début d’année, il a reçu dernièrement un accord de principe pour son adhésion à la CEDEAO. Les pays d’Afrique centrale et de l’ouest ont été les premières zones d’intégration régionale à partir desquelles le Maroc a entamé son offensive africaine au tournant des années 2000. Le Maroc est un des premiers investisseurs dans ces deux communautés d’intégration économique où on dénombre des dizaines d’entreprises marocaines notamment dans le secteur bancaire.
La BDEAC, créée en 1975, est l’institution de financement du développement de la CEMAC. Bien que majoritairement détenu par les Etats de l’organisation communautaire, le capital de la BDEAC est également ouvert aux Etats non membres de la CEMAC, ainsi qu’aux investisseurs, institutionnels régionaux et internationaux.
Avec latribuneafrique