La mort programmée de la compagnie aérienne d’Afrique centrale a été définitivement actée par les chefs d’Etat de la région. Réunis à N’Djamena au Tchad, lors des travaux de la 14e conférence de la CEMAC clôturée ce dimanche, les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone se sont penchés sur la liquidation de la compagnie communautaire Air CEMAC et sur l’affectation du bonus de cette liquidation. Une continuité dans ce dossier où le sort de la compagnie a été scellé en septembre 2018, lorsque les ministres des Transports des pays membres ont décidé la liquidation définitive de la compagnie panafricaine et de la répartition des revenus. Des recettes estimées à 7,569 milliards de Fcfa, à transférer à la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale.
Au cours de la conférence, les chefs d’Etat ont adopté deux actes additionnels qui abrogent l’un la création de ladite compagnie et l’autre la fixation de son siège. Ils ont également décidé de rétrocéder les apports des Etats membres au Fonds de développement de la communauté (FODEC).
Deux causes de l’échec d’Air CEMAC
La compagnie a été créée en 2001 sous l’injonction des chefs d’Etat de la zone, avec l’objectif de desservir les capitales des six pays, mais également de développer des services pour une vingtaine d’autres villes du Continent et d’explorer les lignes internationales. Une ambition forte, jamais concrétisée. Un échec qui, selon les spécialistes, s’explique en partie par l’absence d’investissements pour la compagnie.
Plusieurs partenaires ont été annoncés au fil des années avant de se désister; dont Brussels Airlines et South African Airways ou encore Royal Air Maroc et Air France-KLM. A cette difficulté s’est rajoutée l’incapacité des pays membres à s’impliquer, préférant accorder la priorité à leur compagnie nationale, à l’image du Gabon et du Cameroun.
La compagnie, qui avait son siège à Brazzaville, appartenait à parts égales aux six États membres de la CEMAC (Cameroun, Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad), mais aussi à des partenaires comme la Banque de développement des États d’Afrique centrale (BDEAC) et à quelques investisseurs privés. Du fait de ses difficultés, le capital initial de la société estimé à 10 milliards de Fcfa s’est évaporé, avant même que la compagnie ne commence son fonctionnement en 2013.
avec : afrique.latribune