La plateforme panafricaine d’investissement dans les infrastructures, Africa50, a tenu ce 12 septembre sa troisième réunion d’actionnaires à Dakar. La réunion qui a eu lieu pour la première fois en Afrique de l’Ouest a été présidée par le chef d’Etat Macky Sall qui plaide pour le renforcement de ce véhicule d’investissement.
La troisième assemblée des actionnaires d’Africa50 s’est ouverte ce mardi 12 septembre à Dakar. Invité à présider l’ouverture de l’événement, le chef de l’Etat Macky Sall s’est fait l’avocat de la plateforme d’investissement initiée par la Banque africaine de développement (BAD) en 2014 pour combler les déficits d’investissement en Afrique
Selon le président Sénégalais, Africa50 qui veut s’ouvrir le plus largement aux investisseurs privés est un levier essentiel pour résorber le déficit infrastructurel de l’Afrique, à condition qu’elle soit renforcée.
«Il faut renforcer cette institution panafricaine afin qu’elle puisse, de façon décisive, aider à assurer la prospérité et le bonheur des populations africaines», a souligné le président Sall à l’ouverture de la troisième assemblée des actionnaires d’Africa50.
Le véhicule d’investissement domicilié à Casablanca, la capitale économique du Maroc, est un instrument qui pourrait en effet «contribuer de manière décisive à la prospérité» du Continent, aujourd’hui «en panne» d’investissement. La plateforme regroupe une vingtaine d’Etats partenaires et d’institutions financières comme la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et Bank Al-Maghrib, la banque centrale du Maroc. Mais il faut que l’instrument soit plus innovant pour attirer davantage d’investisseurs privés dans les infrastructures, note encore le président sénéglais.
L’Afrique en panne d’investissement
La thèse de Sall a été reprise dans la foulée par le président de la BAD et du comité de direction d’Africa50, Akinwumi Adesina, qui révèle qu’en en 2015, 60% des 135 milliards de dollars nécessaires au financement des infrastructures en Afrique ont été mobilisés. Malheureusement, poursuit-il, seuls 60% des quelque 130 milliards de dollars nécessaires au financement des infrastructures en Afrique ont été financés.
Or, «le déficit en infrastructures est un obstacle à l’intégration régionale et contraint la capacité de l’Afrique à être compétitive», soutient mordicus le Président de la BAD.
Agir plus vite
«Il convient donc d’agir plus vite» afin d’effacer «ce tableau noir» en promouvant davantage l’investissement en Afrique, comme l’indique le schéma du fameux Programme de développement des infrastructures de l’Afrique (PIDA). Outil de planification, ce dernier a besoin d’environ 130 millions de dollars par an pour sa mise en œuvre. Il faut préciser à ce niveau que le PIDA est inclus dans le Programme du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Il englobe une cinquantaine de projets dont 16 prioritaires à réaliser sur la période 2012-2020 en Afrique, pour un coût de 68 milliards de dollars.
«Il est impératif de promouvoir davantage l’investissement pour réaliser nos ambitions portées par le Programme de développement des infrastructures de l’Afrique, qui est un outil important de planification et de mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique», a recommandé Macky Sall aux ministres des Finances et des représentants des 23 gouvernements venus participer à l’assemblée des actionnaires d’Africa50.
Pour appuyer sa «thèse», le président sénégalais donne l’exemple de son pays, estimant que son gouvernement consacre près de 64% de ses ressources intérieures au renforcement des infrastructures socio-économiques afin de favoriser la transformation économique. Macky Sall invite ses pairs africains à en faire de même.
Avec latribune