Si des centaines de personnes sont aujourd’hui condamnées pour attroupement, rébellion en groupe, hostilité à la patrie, insurrection, troubles à l’ordre public, etc. c’est parce qu’elles sont mêlées aux actes troubles du 26 janvier 2019. Brève évocation des faits de ce jour au Cameroun et en France.
Au commencement était la marche dite « blanche », elle était non autorisée par les autorités compétentes, mais elle a cependant eu lieu le 26 janvier 2019. Quatre principales villes du pays à savoir : Yaoundé Douala, Bafoussam, et Mbouda avaient alors pris part à cette action ficelée et annoncée quelques jours plus tôt par le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto et une centaine de ses partisans. Et comme cela était prévisible, il était question pour l’Etat de mettre en avant la maxime « à menace globale, riposte globale ».
Dès l’aube du jour-dit, les forces de maintien de l’ordre avaient alors investi les grands carrefours de Yaoundé. Au total, 62 personnes seront arrêtées. Dans la capitale économique du pays, Douala, où les manifestants ont été plus engagés, on note, 7 arrestations de personnes conduites au siège de ce parti politique et six personnes blessées dont les activistes Célestin Njamen et Michèle Ndoki. Dans les deux autres villes où se sont déroulées ces marches, le bilan fait état de 42 personnes interpellées à Bafoussam et 13 à Mbouda. Comme il est de coutume désormais, les réseaux sociaux ont savamment joué le rôle de diffuseur officiel et en direct de tous ces évènements. C’est également grâce à ces plateformes numériques que quelques heures plus tard, les Camerounais apprenaient avec consternation la mise à sac de leur ambassade à Paris par la « Brigade Anti-sardinards ».
Des centaines de passe ports sont emportés ainsi qu’une forte somme d’argent. La toile est alors en furie et les internautes ne peuvent s’empêcher de condamner ces actes anti républicains. Leaders politiques, membres de la société civile, artistes, sportifs, autorités administratives et traditionnelles, citoyens lambda, chacun y va du degré de son émoi pour réprimander jusqu’à la dernière énergie les auteurs de ces actes. Une communication gouvernementale s’impose dès lors. René Emmanuel Sadi en porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication accompagné de Paul Atanga Nji de l’Administration territoriale tiennent alors la presse nationale et internationale en haleine.
by BidVertiser
L’objet de la rencontre est connu, il s’agit d’un point de presse sur « les perturbations de l’ordre public et autres voies de fait perpétrées par le MRC ». Si celui-ci n’a ému aucun homme de média, les propos du MINAT ont cependant réussi à le faire. Toujours autant coriace et direct dans ses dires, Paul Atanga Nji laisse entendre que les conséquences seront lourdes pour les actes posés tout au long de cette journée : « Le MRC court le risque d’être dissous, et ses activités interdites surtout le territoire camerounais. Les personnes interpellées seront traduites en justice. Avec les marches illégales au Cameroun et le vandalisme à notre ambassade de Paris, le MRC a franchi la ligne rouge (…) le leader du MRC s’est installé dans la logique de Je m’en fous : bientôt, il pourra se retrouver dans la case de si je savais ». Il est presque minuit lorsque ces paroles sont prononcées et celles-ci clôturent alors cette inhabituelle journée du 26 janvier 2019 dorénavant inscrite dans les annales.
Source: L’ESSENTIEL DU CAMEROUN N°232