L’inauguration d’un satellite entièrement dédié à l’Airbus A380 renforce la position clé de l’aéroport international de Dubai, tout en confortant le leadership haut de gamme d’Emirates.
C’était un pari, un projet titanesque que ce premier terminal au monde dédié à l’Airbus A 380. Sa réalisation aura nécessité 160 millions d’heures de travail et 930 000 m3 de béton. Bref, un projet à la hauteur des ambitions d’Emirates, le plus grand opérateur du géant des airs. La compagnie dubaïote, qui a enregistré une croissance de 17,2 % de ses revenus sur la dernière année fiscale 2012-2013 et transporté plus de 39 millions de passagers sur la même période, compte en effet 31 A380 à son actif et attend la livraison d’une soixantaine d’autres, soit près du tiers des commandes reçues par Airbus pour son super gros porteur. La compagnie dubaïote se devait donc de songer à un terminal dédié à l’imposant appareil. Depuis janvier 2013, c’est chose faite ! Le satellite Concourse A, avec ses 20 portes d’embarquement spécialement conçues pour l’A380, se déploie ainsi sur 528 000 m2 et 645 mètres de long. Ses 11 étages, percés d’un colossal ascenseur de verre, prennent place sous une voûte laissant entrer la lumière du désert. Uniquement consacré à l’embarquement – le check-in se fait au sein du futuriste terminal 3, inauguré en 2008 et relié par liaison ferroviaire souterraine – , le satellite est un vrai lieu de détente et de plaisir. Car, à n’en pas douter, son duty free fait partie des plus luxueux et des plus vastes de la planète, son spa est divin, et le Moët & Chandon Champagne Bar n’est qu’un exemple de la multiplicité des possibilités gastronomiques ofertes, puisque le terminal propose en tout quatorze cafés et restaurants. Mais on s’en doute, par delà toutes les attentions portées au confort des passagers, la vocation du Concourse A n’est pas seulement pratique. Il symbolise aussi la puissance de Dubaï, devenu un hub de tout premier ordre, position renforcée récemment depuis que la compagnie australienne Qantas a rompu son accord historique avec British Airways et délaissé Singapour au proft d’Emirates et de la cité émiratie pour ses escales vers l’Europe.
Objectif : devenir numéro un
Actuellement à la troisième place mondiale en termes de trafic passagers et de fret, Dubaï l’ambitieuse vise sans le cacher la première marche du podium. “Le Concourse A est un élément crucial au sein de notre investissement global de 7,8 milliards de dollars pour assurer l’expansion de l’aéroport international, appelé à devenir la principale plate-forme mondiale pour le trafc passagers d’ici à 2015”, explique Paul Grifths, PDG de Dubai Airports. Signaux encourageants : au cours du premier mois d’exploitation, le terminal a déjà enregistré près de 600 000 passagers pour un total de 2 450 vols à destination du monde entier. Nul doute qu’ils auront été particulièrement impressionnés par la magnificence du lieu. Parmi les extravagances de ce futuriste bâtiment baigné de lumière naturelle : un étage dédié à l’hôtellerie de luxe avec les 170 chambres et suites du Dubai International Hotel et, surtout, deux lounges quasi révolutionnaires. “Nous offrons désormais les plus grands lounges Business et First au monde”, explique fièrement Anna Garcia, porte-parole de la compagnie. L’espace First est d’autant plus admirable qu’il est presque aussi grand que l’espace Business, alors que l’on ne compte sur l’A380 que 14 places en First pour 76 en Business.” Situés l’un au-dessus de l’autre, le salon de la classe Affaires, de 16 550 m², et celui de la Première, de 12 500 m2, s’étendent sur toute la longueur du satellite, permettant aux voyageurs de patienter à proximité de leur porte l’embarquement, qu’ils rejoignent ensuite par ascenseur sans même avoir à quitter le lounge. Dès l’entrée dans le salon First, qui a tout d’un lobby de grand hôtel, c’est l’émerveillement : comptoirs en albâtre, murs en mailles de métal façon bijou macroscopique, brassées de fleurs blanches… Puis on accède à un mini duty free, à une cave à vins, au “cigar lounge” avec fauteuils Chesterfeld, bar et vitraux très Old England. On y trouve aussi deux restaurants gastronomiques où l’on commande à la carte devant une cuisine ouverte, ainsi que deux bars à sushi, mais aussi deux espaces “silence” accessoirisés de chaises longues en cuir et de gros oreillers ou encore deux vastes salles de conférences. Parmi les prestations du lounge, les passagers ont le choix entre une petite séance de réflexologie plantaire pour activer la circulation avant un long vol, un massage du dos ou une mini-manucure, des soins offerts au Timeless Spa, situé à l’étage inférieur. Un espace bien-être auquel tous les passagers Emirates peuvent d’ailleurs accéder, mais pour des prestations payantes cette fois, et sur rendez-vous. Le luxe du salon Affaires et la qualité des services sont tout aussi impressionnants avec une abondance de recoins silencieux et d’espaces de travail, des salles de bains en marbre, un personnel attentionné, des buffets raffinés, toute la presse internationale… On comprend aisément pourquoi, depuis sa création en 1985, la compagnie Emirates a reçu plus de 500 récompenses internationales pour l’excellence de ses services. “Afin de créer une forme d’unité au sein de la compagnie, le lounge Emirates de Paris vient d’ailleurs d’être rénové au printemps. Il offre le même type de prestations qu’à Dubaï, le même mobilier, les mêmes tons, les mêmes matériaux, pour que les passagers puissent entrer dans un univers cohérent et plein de douceur”, conclut Anna Garcia.
Suites dans les nuages
Ce cocon de luxe, on le retrouve en vol. Tout d’abord, l’accès direct aux portes d’embarquement permet un impressionnant gain de temps et efface le stress. On met donc pied à bord en toute sérénité, et l’on découvre alors avec plaisir que sur l’A380, les espaces Business sont très, très privés. Chaque siège, que l’on peut transformer en véritable lit ou en fauteuil de massage, est équipé de son propre minibar et d’un écran XXL tactile et intuitif. D’ailleurs, le système de divertissement est hyper performant : inutile d’interrompre son flm pour “zapper” sur d’autres programmes, et l’on peut même commencer sa séance cinéma avant le décollage. Durant le vol, un bar est installé au milieu de la cabine pour que les passagers Afaires puissent se détendre, échanger et bouger un peu. Même chose en First où, là, on atteint la virtuosité : spa, douches et suites privées. Autant dire que les sept heures de vol jusqu’à Paris semblent presque trop courtes…
Avec : voyages-d-affaires