Lancée en 1946, la ligne Paris-New York est l’une des plus fréquentées au monde, mais c’est aussi celle où l’offre s’avère la plus concurrentielle. Tour d’horizon des compagnies proposant des vols directs sur cet axe stratégique.
S’il a fallu attendre les années 70 pour qu’un Paris–New York – si joliment appelé « ligne du ruban étoilé » – s’effectue sans escale, jamais l’offre n’a été aussi pléthorique qu’aujourd’hui. La destination New York constitue d’ailleurs le plus fort trafic au départ de Paris avec 2,2 millions de passagers en 2017. Voyant cette attractivité, de nouvelles compagnies de niche sont venues depuis quelques années concurrencer les leaders du marché que sont Air France, American Airlines, Delta ou United Airlines. En 2013 par exemple, OpenSkies, la filiale de British Airways, avait lancé le principe du “tout business en vol”, ne proposant que des sièges business ou premium, un principe repris l’année suivante par La Compagnie.
Alors que les propositions des transporteurs ne cessent d’évoluer, il est parfois bien difficile de s’y retrouver. Ainsi, dès la fin de l’été 2018, OpenSkies s’effacera du ciel au profit de Level, la nouvelle marque low-cost long-courrier du groupe IAG. « Depuis le lancement de ses opérations au départ de Barcelone, Level connaît un succès incroyable », a déclaré Willie Walsh, le directeur général du groupe IAG, lors de l’annonce de l’arrivée du transporteur à Paris Orly.
Parallèlement à cette évolution, l’offre continue de grandir. Depuis le mois de mai 2018, c’est encore une nouvelle compagnie qui s’est installée dans le paysage français. Elle s’appelle Primera Air, elle est danoise et, comme son homologue scandinave Norwegian, elle propose désormais des vols directs à prix concurrentiels entre Paris et New York.
Si les passagers ont l’embarras du choix, quelles sont les options plus spécialement destinées aux voyageurs d’affaires ? « L’offre des compagnies aériennes sur le Paris – New York est immense, dit Thibault Barat, délégué général de l’Association française des travel managers (AFTM). Le choix va du low-cost aux vols réguliers traditionnels de notre compagnie nationale. Mais aujourd’hui, quand on parle de voyages d’affaires, il faut raisonner en ‘TCO’ (NDLR : total cost of ownership) ; en clair, en coût complet. C’est pourquoi toutes les nouvelles offres des compagnies low-cost nous semblent le plus souvent disqualifiées. Certes, les prix d’appels sont séduisants, mais l’ensemble des coûts additionnels – bagages en soute, repas à bord, divertissements ou encore la couverture qui peut être payante sur certaines compagnies – rehausse la facture finale. D’ailleurs, avec un minimum d’anticipation, il est possible de trouver des billets ‘à contrainte’ – c’est à dire ni échangeables, ni remboursables – à des prix tout à fait attractifs. »
Selon Thibault Barat, un voyageur d’affaires a aujourd’hui besoin de deux choses essentielles : de la flexibilité et un certain niveau de services. « Il n’est pas rare de faire des aller-retour sur deux jours, comme il n’est pas rare qu’avant de monter dans l’avion, le voyageur ait modifié deux à trois fois son billet. Ces paramètres ne sont pas conciliables avec les offres low cost », souligne-t-il. En matière de voyages d’affaires, et contrairement aux apparences, l’âge d’or du « best buy » serait-il révolu ? Une chose est sûre, ce que des valeurs comme la qualité de service, le confort des voyageurs, la sécurité et la fidélité ont encore de beaux jours devant elles.
Cap sur les compagnies (Vols directs en 2018)
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Rencontre avec Jean-Charles Périno, co-fondateur de La Compagnie
EN NOUS FOCALISANT SUR LA BUSINESS, NOUS POUVONS ÊTRE PLUS AGRESSIFS DANS NOS PRIX
Depuis le 22 avril 2018, tous vos vols sont opérés depuis Paris Orly. Ça change quoi ?
Jean-Charles Périno – Pour une petite compagnie comme la nôtre, opérer depuis un aéroport à taille humaine comme Orly a bien sûr du sens. C’est aussi l’aéroport le plus proche de Paris, ce qui est utile pour nos passagers, et un c?ur de cible pour l’environnement affaires. Autre élément important : beaucoup de passagers venant de province passent par Orly, ce qui représente plus de 10 % de notre clientèle. Pouvoir mieux et plus facilement les connecter est un atout.
Depuis sa création en 2014, qu’apporte La Compagnie au marché aérien Paris – New York ?
J.-C. P. – Nous sommes les spécialistes de la classe affaires au meilleur prix, exclusivement sur la ligne Paris-New York, avec tout ce qui va avec : accès aux salons, fast track etc… Habituellement, au sein des compagnies traditionnelles, la classe affaires vient subventionner le manque à gagner que créent les places en économie. En nous focalisant uniquement sur la business, nous pouvons être plus agressifs dans nos prix qui commencent à partir de 1 200 euros, mais tournent en moyenne autour de 2 000 euros, soit 30 % à 50 % moins cher que la concurrence. En matière de confort, nous faisons d’un avion pouvant contenir environ 220 sièges un espace de seulement 74 sièges. D’où une atmosphère club, le sentiment d’être privilégié.
Quelles sont les perspectives d’avenir de La Compagnie ?
J.-C. P. – À court terme, c’est ce récent basculement des opérations à Orly. Mais d’ici le printemps prochain, nous attendons l’arrivée de deux nouveaux avions dans notre flotte. Nous serons la compagnie française de lancement des nouveaux Airbus 321neo. Nous passerons donc à trois avions, car nous allons en sortir un de notre flotte. Cela va nous permettre de réfléchir à de nouvelles possibilités, notamment celle d’inclure, de manière saisonnière, certains vols entre New York et d’autres villes françaises.
Avec : voyages-d-affaires.com