Le gouvernement sud-africain a limogé, ce jeudi 19 octobre, Dudu Myeni de son poste de PDG de la South African Airways (SAA). C’est Johannes Bhekumuzi Magwaza qui remplace l’ancienne PDG, une proche du président Jacob Zuma, à la tête de la compagnie aérienne nationale en pleine difficultés financières depuis quelques années.
La South African Airways (SAA) a un nouveau commandant de bord. Il s’agit de Johannes Bhekumuzi Magwaza qui remplace la très controversée Dudu Myeni, laquelle a été limogé ce jeudi 19 octobre selon un communiqué du ministre sud africain des Finances Malusi Gigaba.
En poste depuis 2012 et reconduite en septembre 2016 pour un mandat d’une année, Dudu Myeni était pourtant considéré comme une proche du président Jacob Zuma. Le gouvernement n’a pas donné les raisons de ce limogeage même si le ministre Gigaba a indiqué que le nouveau conseil d’administration est de nature à insuffler une nouvelle dynamique à la compagnie aérienne nationale, l’une des principales du continent. La PDG de SAA a en effet été limogé en même temps que 5 autres membres du conseil d’administration de la compagnie qui traverse des difficultés financières depuis quelques années.
Zone de turbulences
Le nouveau PDG ainsi que son équipe auront donc comme principale mission de sortir la compagnie sud africaine de la zone de turbulences dans laquelle elle est empêtrée depuis des années.
La compagnie est presque au bord de la faillite et ne survit que grâce à l’aide du gouvernement. Le mois passé, rappelle d’ailleurs Reuters, SAA a dû recevoir des fonds de l’Etat à hauteur de 3 milliards de rands soit 200 millions d’euros afin de pouvoir rembourser certains prêts arrivés à échéance. D’ici la fin du mois, elle devra régler 5 milliards de rands soit près de 374 millions de dollars de dettes arrivant à échéance auprès des prêteurs nationaux. « La compagnie est en faillite et a besoin de 10 milliards de rands (660 millions d’euros) pour continuer tant bien que mal à opérer » a d’ailleurs confié à Reuters, le député de l’opposition Alf Lees pour qui la restructuration annoncée du conseil d’administration de la SAA et le retrait de Myeni sont « beaucoup trop peu et trop tard pour sauver la compagnie aérienne ».
Sous perfusion financière de l’Etat, la SAA est dans le viseur de certains fonds d’investissements sud-africain notamment le gestionnaire de fonds de retraite, Public Investment Corporation (PIC), un des plus importants du continent. Toutefois, dans son point de presse hebdomadaire, le ministre de la communication Mmamoloko Kubayi a indiqué ce jeudi que le gouvernement n’envisage pas encore une privatisation de la compagnie aérienne nationale.
Les difficultés financières dans laquelle est empêtrée la SAA amplifient la polémique sur la mauvaise gestion des finances publiques dont est accusé le président Zuma qui fait actuellement face à une levée de boucliers tant de la part de certains membres de son parti que de l’opposition. Plusieurs dossiers impliquant le chef d’Etat sud-africain sont pendants devant la justice du pays.
Avec latribune