La compagnie camerounaise a mis en place un ambitieux plan de relance, combinant chasse aux coûts et recentrage sur le réseau domestique, qui a porté ses fruits : entre 2016 et 2017 Camair-co a presque doublé le nombre de ses passagers, tout en réduisant son déficit d’exploitation.
Il s’en est fallu de peu pour Camair-Co : la compagnie camerounaise, créée en 2011, dont la dette avait atteint les 35 milliards de francs CFA (49 millions d’euros) fin 2016, a frôlé la banqueroute. Mais son plan de relance, porté par Ernest Dikoum, qui a pris les commandes de l’entreprise en août 2016, et servi par l’engagement de l’État à apurer la dette , porte ses fruits, ce que confirme son rapport exécutif 2017.
Selon les résultats dévoilés par l’entreprise, le trafic passager a augmenté de 94 % par rapport 2016, pour atteindre 235 686 personnes transportées en 2016, tandis que le chiffre d’affaires a bondi de 65 %, à 23 milliards de F CFA. Quant au déficit d’exploitation, qui dépassait les 25 milliards de F CFA en 2016, il a été ramené à 5 % au 31 décembre 2017.
Marché domestique
Ce redressement résulte notamment du choix stratégique de l’entreprise, qui a décidé d’abandonner, au moins pour un temps, les plus grandes lignes pour se concentrer sur son marché national, et dans une moindre mesure au marché régional. Cette politique s’est accompagnée d’une vaste chasse aux coûts, dans les frais de fonctionnement mais aussi dans la masse salariale, les effectifs étant passés de 734 à 590 personnes.
Sur les lignes intérieures, la compagnie a réussi à booster les taux de remplissage de ses avions, allant jusqu’à frôler les 90 % sur ses quatre dessertes quotidiennes entre Dakar et Yaoundé, avait confié Ernest Dikoum, dans un entretien à Jeune Afrique en novembre dernier.
Très bon entre les deux principales villes du pays, le taux de remplissage moyen est de 52 % et constitue l’un des points que la compagnie doit s’efforcer d’améliorer en 2018. Parmi les autres chantiers qui attendent le directeur général de Camair-Co, la recherche de partenaires leur permettant de développer les liaisons avec l’Europe et le Canada et le développement des lignes régionales et continentales (Abidjan, Johannesburg et Dakar).
Avec jeuneafrique