La filiale au Ghana du groupe nigérian Access Bank a franchi une nouvelle étape dans le processus visant à s’aligner sur les nouvelles exigences de la banque centrale, portant sur le relèvement du niveau de capital minimal par les banques commerciales.
Les actionnaires de la banque ont approuvé un programme de mobilisation des ressources d’une valeur de 450 millions de cédis ghanéens (100 millions $). Une partie de l’opération se déroulera via un emprunt obligataire de 150 millions de cédis. L’autre partie s’effectuera via une augmentation de capital par émission des actions d’une valeur de 300 millions de cedis.
Rappelons que la Banque centrale du Ghana avait décidé en septembre 2017 de l’augmentation du capital minimum des banques commerciales du seuil initial de 27 millions $, pour le porter à 90 millions $. Une exigence dont les raisons avancées étaient d’assurer la stabilité financière du pays et aussi de redynamiser le secteur bancaire, fragilisé par la conjoncture macroéconomique.
Les banques commerciales ghanéennes ont eu jusqu’au 31 décembre 2018 pour se conformer à cette nouvelle règle, un délai jugé court par certains observateurs. Le département de recherche du groupe Ecobank a récemment estimé à 2 milliards $, les ressources que devraient mobiliser les banques commerciales du Ghana, pour se conformer à cette exigence d’augmentation de capital, une somme difficile à trouver sur le marché monétaire ghanéen.
L’environnement bancaire au Ghana traverse une période un peu délicate, et les choses ne risquent pas de s’arranger en 2018, selon une récente analyse de l’agence Fitch Ratings. Le niveau global de créances en souffrance a augmenté, pour atteindre 22% de l’encours global des crédits accordés à l’économie au 30 septembre 2017. Par ailleurs la concentration des crédits à un emprunteur unique, l’Etat et ses démembrements, demeure forte.
Dans une telle ambiance, la dynamique du secteur bancaire de ce pays sera intéressante à suivre de très près. L’opération menée par Access Bank Ghana constitue une nouvelle référence. Les analystes estiment en effet que les grands groupes bancaires opérant dans ce pays pourront mieux se tirer d’affaire, et qu’on assistera à des consolidations au niveau des banques plus petites. Mais tout cela reste un scénario.
Avec agenceecofin