Malgré le fort repli qu’ont connu les valeurs boursières adossées sur les actifs miniers, le 18 mai 2016 sur le Johannesburg Stock Exchange, différentes analyses laissent penser qu’elles poursuivront avec leur embellie, au regard de l’évolution des différents marchés qui les concernent.
Dans le secteur pétrolier, la banque américaine Goldman Sachs dont les prévisions de surproduction, il y a quelques mois, voyaient les prix du baril à 20$, a revu sa copie pour effectuer un virage à 180 degrés. Ses analystes expliquent que le coût des sabotages au Nigéria (-800 000 barils/jour), la baisse de la production américaine et l’impact des incendies géants au Canada, qui hypothèquent une production de 1 million de barils/jour, ont inversé la courbe du marché mondial en faveur de la demande, désormais plus importante. Suite à ces nouvelles prévisions, les prix ont progressé, atteignant les 48,8 $, même si Goldman Sachs reste réservé sur l’horizon d’une telle progression
La Chine à la manœuvre de la relance
Dans le domaine du cuivre, la demande mondiale est repartie à la hausse, tirée par les besoins de la Chine (même si ses indicateurs de production ont été en deça des attentes des observateurs des marchés émergents). Les besoins de la deuxième économie mondiale, culminent désormais à 11 millions de tonnes, tirée par la progression de son secteur automobile et son engagement à investir dans le domaine des énergies renouvelables, alors que ses capacités de production de ce minerai sont de 1,7 million de tonnes.
La Chine influe aussi sur la demande mondiale d’or, dont elle est le premier consommateur et héberge le troisième producteur. Les analystes sont d’avis que la décision prise par ce pays d’effectuer un fixing du métal jaune dans sa monnaie, ouvre désormais la voie pour des acquisitions tous azimuts. Selon des statistiques disponibles sur le terminal de Bloomberg, le prix de l’or a gagné 20% depuis le début de l’année.
Toutefois, il faut dire que les actifs boursiers adossés sur l’or ont aussi réagi à d’autres indicateurs, notamment une baisse des coûts de production. On note aussi que, depuis le deuxième semestre 2012, les entreprises du secteur sont parvenues à réduire leurs coûts d’exploitation de près de 34%. Dans le même temps, la dette globale du secteur a baissé pour la première fois en 2015, à un niveau inférieur à celui de 2012. Enfin, plusieurs d’entre elles ont cédé des actifs, qui étaient les moins riches en teneurs d’or, accroissant ainsi dans leurs bilans, la qualité des actifs aurifères. Toutes choses qui ont conforté les investisseurs.
Le platine sur un bon spot grâce au secteur automobile japonais
Le dernier minerai examiné est celui du Platine. Lonmin (le groupe sud-africain troisième producteur mondial) a séduit le marché en annonçant une amélioration de ses performances financières, tirée par une hausse des volumes et des prix. Là aussi, la locomotive semble venir de la zone asiatique. Si la demande chinoise a continué de se dégrader chutant de 1% depuis le début de l’année, elle a été compensée par un regain d’intérêt de l’industrie de joaillerie en Inde.
Evolution des cours de platine depuis mai 2015. Source IRESS
Par ailleurs, le conseil mondial des investissements du secteur du platine, a fait savoir que la demande du secteur automobile japonais pour le minerai devrait s’améliorer. Ses analystes anticipent désormais que le déficit de l’offre pourrait aller au-delà de ses niveaux actuels. Parallèlement à cette situation favorable, les producteurs de platine, notamment sud-africains, sont parvenus eux aussi à réduire leurs charges d’exploitation, tout en bénéficiant d’un repli de la monnaie locale (Rand) sur le dollar américain, ce qui a permis d’éponger une part de la dette.
Les pertes sur le JSE ce jeudi matin. Source Ecofin et Sharnet
Sur le Johannesburg Stock Exchange, le marché financier sud-africain, mais aussi le marché régional où on retrouve le gros des entreprises cotées du secteur, les actions des minières ont fortement reculé mercredi 18 mai 2016, Gold Fields Limited en tête (-9,75%). Sur des forums spécialisés certains investisseurs expliquent cette contre-performance par les décisions de prise de bénéfice visant à tirer profit de la récente hausse des cours, dans un contexte où la volatilité demeure de rigueur. Mais dans l’ensemble, les analystes s’accordent à dire, que ces actifs miniers restent les super stars de la bourse sud-africaine, observée sur une période courant depuis le début de l’année 2016.
avec agenceecofin