Depuis le 27 mai se tient à Lomé au Togo, la 107e session du Conseil des ministres des Afrique Caraïbe et Pacifique et la 43e Session du Conseil des ministres Afrique Caraïbe Pacifique-Union européenne. Ce rendez-vous devrait permettre aux deux parties de renouveler leur partenariat qui prendra fin en 2020.
Les dirigeants gouvernementaux des pays de l’Union européenne (EU) et, des pays de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont en conclave depuis ce 27 mai et jusqu’au 1er juin dans la capitale togolaise, pour se pencher sur la question du renouvellement de l’Accord de Cotonou de 2000 et devrait prendre fin en 2020.
Il s’agit de la 107e session du conseil des ministres ACP et la 43e Session du conseil des ministres ACP-UE. «Aujourd’hui où le Groupe ACP soumet au questionnement sa propre présence au monde, s’interroge sur les raisons d’être de son existence, sur ses propres fins entendues ici comme tels ou buts et cherche à redessiner son partenariat avec l’Union européenne à l’expiration, en 2020, de l’Accord de Cotonou, il nous faut réaffirmer le sentiment commun d’appartenance à notre groupe et notre commune dépendance », a recommandé le ministre togolais des Affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine, Robert Dussey à l’ouverture de la session du Conseil.
Comme le préconise ce dernier, afin de renouveler l’Accord de Cotonou, il faudrait préparer les discussions sur l’avenir des relations ACP-UE d’une façon générale et, surtout, examiner le projet de cadre de mandat de négociation préparé par le Comité des Ambassadeurs ACP à Bruxelles.
«Evidemment, la réussite de ces discussions permettra de renforcer, davantage, la coopération entre les ACP et l’UE en vue d’en tirer profit pour les peuples concernés», ajoute Dussey.
«Ces genres de discussions entre plusieurs partenaires ne sont souvent pas des plus faciles, mais nous restons optimistes, car l’union sacrée des ACP serait un atout pour nous», dixit le chef de diplomatie togolaise.
La coopération Sud-Sud sur la table des discussions
La question de la coopération Sud-Sud a été également débattue à Lomé par les quelque 600 délégués venus de 79 pays des ACP, dont 48 d’Afrique subsaharienne, 16 des Caraïbes, 15 du Pacifique et 28 de l’UE.
«Le gouvernement de la République togolaise insiste donc sur la nécessité du renforcement de la coopération intra-ACP, car pour nous développer, nous devons d’abord compter sur nous-mêmes, sur nos propres forces dans une perspective humaniste et de confiance en soi», a déclaré Robert Dussey.
«A cet égard, je me réjouis que vous ayez inscrit à l’agenda de vos travaux la révision de l’Accord de Georgetown et je vous engage à l’examiner dans la droite ligne des orientations données pas nos chefs d’État et de gouvernement lors des Sommets de Sipopo en 2012 et de Port Moresby en 2016 et de notre document de position vers les ACP que nous voulons», a-t-il ajouté.
Pour le ministre en charge de la diplomatie au Togo, l’enjeu à ce niveau «c’est la guerre au manque de développement dans nos pays, à la “pauvreté absolue” et “objective”.
Il a indiqué que changer les situations difficiles dans les pays concernés «doit être l’objectif de ce cadre de coopération Sud-Sud».
Dussey a rappelé que l’un des objectifs des ACP est d’«œuvrer à la promotion d’un nouvel ordre mondial plus juste et plus équitable» et a estimé que «ce défi qui reste actuel 43 ans après l’Accord originel de Georgetown donne à réfléchir et nous appelle à la logique d’unité. Ce n’est pas en étant ensemble que nous ne sommes pas féconds, c’est plutôt parce que jusque-là nous n’avons pas assez agi ensemble. La force réside dans l’unité. L’heure est à l’urgence du rassemblement, ou pour parler comme Edgar Morin, à “l’urgence de l’essentiel”».
Notons que l’Accord de Georgetown est un traité relatif à l’organisation du groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) signé le 6 juin 1975.
Avec la tribuneafrique