Dans une tribune, Vincent Bolloré, actuellement mis en examen pour corruption, dénonce une “chasse aux sorcières” et se demande s’il faut abandonner l’Afrique.
“Faut-il abandonner l’Afrique ?”, se demande Vincent Bolloré dans le JDD, ce dimanche. Le président du groupe Bolloré dit s’interroger “sérieusement” sur l’avenir de ses activités sur le continent africain. Cette question lui est venue, assure-t-il, après une “garde à vue conclue par une mise en examen”. Une mise en examen prononcée, jeudi, fondée sur des soupçons de “corruption d’agent public étranger”, “complicité d’abus de confiance” et “complicité de faux”, dans le cadre d’une enquête sur plusieurs attributions de ses concessions portuaires en Afrique de l’Ouest. Le groupe Bolloré y possède 18 terminaux à conteneurs.
Vincent Bolloré rappelle l’investissement de son groupe depuis trente ans en Afrique. “4 milliards d’euros”, avec la création “d’énormément d’emplois” faisant vivre “30.000 familles” grâce à la présence de ses entreprises. L’homme d’affaires dénonce la perception répandue de ce continent, “appréhendé comme une terre de non-gouvernance, voire de corruption.” Et d’ajouter : “On y imagine des chefs d’Etat décidant seuls d’accorder des contrats mirobolants à des financiers peu scrupuleux…”
Une Afrique positive
Ne souhaitant pas commenter les soupçons qui ont conduit à sa mise en examen, Vincent Bolloré continue son interrogation : “Faut-il continuer à investir en Afrique ?” L’entrepreneur explique qu’il a “réalisé au cours de ces derniers jours que ce que nous faisions en toute bonne foi depuis longtemps, vu à travers le prisme d’un continent africain considéré comme dirigé par des équipes sans foi ni loi, était le terreau d’une suspicion légitime”.
Vincent Bolloré brosse pour conclure un paysage d’un futur africain fait de croissance et de développement et appelle à cesser d’entretenir les clichés d’une Afrique “misérabiliste” et ce “traitement inexact et condescendant des Africains” et à ne retenir que cette Afrique qui “progresse formidablement depuis trente ans”. Et d’assurer pour finir que “dans un avenir proche, la France aura plus besoin de l’Afrique que l’inverse”.
Avec capital