La justice gambienne a procédé lundi au gel des biens de l’ex-président Yahya Jammeh. Il a « personnellement ou indirectement procédé au retrait illégal d’au moins 50 millions de dollars de la Banque centrale de fonds appartenant à l’État » voici ce qu’a déclaré le ministre gambien de la Justice Abubacarr Tambadou.
On se rappelle qu’après sa prise de fonction l’actuel président de la Gambie Adama Barrow avait accusé son prédécesseur Yahya Jammeh d’être parti en vidant les caisses du pays en laissant la Gambie en détresse financière. La somme de 500 millions de Dalasis (9,4 millions d’euros) avait été mentionnée par Mai Fatty, l’actuel ministre de l’Intérieur. Toutefois, lesdites accusations n’avaient pas pu être vérifiées. Cette semaine de nouvelles accusations ont été émises par les autorités actuelles.
Yahya Jammeh est soupçonné d’avoir détourné plus de 50 millions de dollars lors de son départ en exil. Selon le ministre de la Justice, « L’ex-président Yahya Jammeh a personnellement ou indirectement procédé au retrait illégal d’au moins 50 millions de dollars de la Banque centrale de fonds appartenant à l’État »
Face à cela, la justice gambienne a pris la décision de geler et de saisir les avoirs du présumé criminel. Mr Tambadou a déclaré à cet effet : » Nous avons obtenu aujourd’hui une décision de justice gelant ou opérant une saisie sur les biens connus dans le pays du président Jammeh et les sociétés qui lui sont associées. »
La décision annoncée lundi concerne au total 88 comptes bancaires. Comptes qui seraient soit au nom de Yahya Jammeh ou de ses associés. Par ailleurs, 14 sociétés qui lui appartiendraient ont été également dans le viseur de la justice.
Mr Abubaccar Tambadou a également ajouté sur la décision de justice de ce lundi visait à empêcher « une liquidation ou une disparition des biens » de l’ex-président Jammeh.
Le pouvoir de Yahya Jammeh entaché par de nombreux scandales
Autre scandale qui entache le précédent gouvernement gambien, c’est l’affaire de l’ancien ministre Ousman Sonko soupçonné de crimes contre l’humanité et qui est actuellement en détention provisoire depuis près de trois mois en Suisse. Ce dernier avait été appréhendé et arrêté en janvier 2017 au centre de transit pour requérants d’asile de Lyss en Suisse.
Le 10 mai, le Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone considérait qu’il y avait bien risque de fuite et risque de collusion de la part de ce dernier, confirmant la détention provisoire. En effet, le tribunal ne croit pas que l’ex-ministre ignorait les actes de torture commis par la police et des groupements proches de celle-ci.
Le Ministère public de Berne a ouvert fin janvier une procédure pénale contre Me Sonko. En février, la procédure a été transférée aux mains du Ministère public de la Confédération qui avait déclaré qu’ » il existe assez d’éléments pour «ne pas exclure le soupçon de crimes contre l’humanité » qui vise l’ancien ministre.
Avec africapostnews