48h après la signature de l’accord de défense entre Dakar et Washington, le Conseil des ministres a adopté le projet de loi qui autorise le chef de l’Etat à le
ratifier. Cette accélération de la procédure montre les enjeux liés à l’installation des Forces américaines au Sénégal.
Le gouvernement n’a pas perdu du temps. Le Conseil des ministres a adopté mercredi le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier l’accord entre le gouvernement de la République du Sénégal et celui des Etats-Unis d’Amérique concernant la coopération en matière de
défense, le statut des Forces des Etats-Unis et l’accès aux installations et zones convenues ainsi que leur utilisation en République du Sénégal. Alors que l’accord de défense à durée indéterminée a été signé à Dakar le 2 mai 2016.
Aujourd’hui, le contenu exact du document est encore secret. La ratification, qui devra se faire assez rapidement, donne une base juridique à l’accord. Il permettra aux Forces américaines d’accéder à des zones aéroportuaires ou militaires pour répondre à des besoins de sécurité ou de santé. Bien sûr, l‘aéroport de Ouakam servira de base logistique aux Américains qui l’ont expérimenté lors du débarquement en Afrique de l’Ouest pour participer à la lutte contre Ebola qui avait fait plus de 11 mille morts en Guinée, Sierra-Leone et au Liberia. Le Sénégal avait ouvert ses installations aux avions militaires
pour transporter les troupes américaines, les travailleurs de la santé et des équipements au Liberia. Cette collaboration a permis d’endiguer l’épidémie à virus Ebola en 2014, stoppant ainsi une menace transfrontalière à la fois pour le Sénégal et pour la communauté internationale.
En attendant, les deux parties se refusent de parler de bases américaines. Mais Dakar va devenir le centre logistique des opérations de Washington qui a tenté d’en disposer dans plusieurs pays africains sans succès. Comme l’atteste la présence continue d’Africome en Allemagne. A travers cet accord d’une durée indéterminée (?), les Etats-Unis assureront une présence permanente en Afrique pour permettre à ses soldats d’intervenir en cas de menace terroriste ou de crise humanitaire majeure. Accord à durée indéterminée Le Bureau de la coopération militaire (Odc) est l’architecte des accords bilatéraux dans le domaine de la défense entre les deux pays. Cela permet l’accroissement des exercices militaires organisés sous les auspices des programmes de l’Initiative de réaction aux crises en Afrique (Acri), de la Croisière de formation ouest africaine (Watc) et des Exercices conjoints de formation
(Jcet). Il faut savoir que depuis 1965, plus de 1 000 militaires sénégalais ont reçu une formation aux Etats-Unis grâce au Programme international américain
de formation et d’entraînement militaire (Imet). Le Sénégal a accueilli en février pour la troisième fois l’exercice militaire «Flintlock», organisé annuellement par les Etats-Unis en Afrique.
avec senegal 7