Geng Shuag, ministre chinois des Affaires étrangères, a dévoilé la semaine dernière ce cadre de travail, en annonçant : « Nous espérons que la C/2018/08/07/china-india-plus-one-could-see-obor-and-the-aagc-converge-in-africa/chine et l’Inde vont activement développer une coopération Chine-Inde plus un, ou Chine-Inde-X, conformément au consensus atteint par les deux pays. Nous en tirerons des bénéfices mutuels, et une coopération gagnant-gagnant entre la Chine, l’Inde et d’autres pays », clairement en écho aux visites officielles chinoises et indiennes récentes et conjointes sur le continent africain, en préparation du 10e sommet des BRICS à Johannesburg.
Longtemps considérées comme rivales, en particulier au travers de la dualité route de la soie [« One Belt One Road » – OBOR, NdT] – couloir de développement Asie-Afrique [« Asia-Africa Growth Corridor », AAGC, NdT], les deux grandes puissances ont à présent la possibilité de coopérer l’une avec l’autre en Afrique de manière constructive, afin de profiter de leurs complémentarités développementales dans la construction d’un siècle africain.
La Chine comme l’Inde ont besoin de ressources, de force de travail et des marchés africains pour soutenir leur propre croissance, et il faudra à leurs partenaires en Afrique des milliards de dollars d’investissements pour répondre à ces besoins, d’où une symbiose stratégique en croissance entre les pays africains et asiatiques du « grand sud ». Ainsi, l’approche chinoise a été de soutenir des couloirs de connectivités impressionnants dans la corne de l’Afrique et en Afrique de l’est, constituant les passerelles la reliant au cœur de l’Afrique, riche en matières premières ; et la république populaire a également diversifié son approche stratégique plus récemment, l’étendant des domaines d’infrastructure et économiques vers une coopération militaire. En parallèle de ces initiatives, l’Inde et le Japon essaient de prendre pied dans les projets dits « d’infrastructure douce » tels que l’éducation, la formation professionnelle, la santé et les services administratifs, pour répondre aux besoins créés par le centrage chinois sur les projets d’infrastructure dure.
Si la Chine et l’Inde joignent leurs efforts et coordonnent leurs politiques de développements vers quelque pays africain, ou même vers des zones entières du continent, elles suppriment à la racine tout gaspillage ou redondance entre leurs politiques et améliorent leur efficacité dès le départ. En théorie, ceci peut engendrer des retombées positives pour toutes les parties, l’État africain ciblé pouvant connaître une croissance digne de celle d’un pays asiatique, tandis que les deux grandes puissances asiatiques pourraient s’intégrer dans un niveau d’interdépendance complexe avec ce pays, les rendant parties prenantes du succès du pays, et diminuant les chances qu’une « compétition amicale » entre elles ne crée la voie à des conséquences déstabilisantes. Dans l’idéal, cette stratégie Chine-Inde-Plus-Un [« China-India-Plus-One », CIPO, NdT] se verrait maintenue de manière encore plus forte si la Russie, partenaire commun des deux pays, se voyait également invitée à prendre part l’initiative, et œuvrait à maintenir l’« équilibre » stratégique entre toutes les parties.
Source orientalreview.org