La Banque mondiale vient d’exhorter les autorités ivoiriennes à œuvrer pour rattraper le retard technologique de leur pays. Dans un rapport publié jeudi 8 février à Abidjan, l’institution de Bretton Woods a estimé qu’il s’agit d’une condition indispensable pour que le pays intègre le club des pays émergents d’ici à 2020.
Dans son rapport présenté ce jeudi dans la capitale ivoirienne Abidjan, la Banque mondiale a invité les dirigeants de la Côte d’Ivoire à œuvrer pour rattraper le retard technologique de leur pays, condition selon l’institution, pour devenir un pays émergent d’ici à 2020.
«Pour réussir et maintenir sa bonne trajectoire de croissance, l’économie ivoirienne doit s’ouvrir davantage à l’extérieur tout en élargissant les compétences de sa main-d’œuvre et en augmentant la connectivité, afin de mener une stratégie de rattrapage technologique réussie », noté la Banque dans son rapport intitulé Aux Portes du Paradis : comment la Côte d’Ivoire peut rattraper son retard technologique.
Selon le document, la première économie francophone de l’Afrique de l’Ouest doit agir en changeant d’urgence de stratégie afin d’atteindre les objectifs définis. «Si le pays a retrouvé une forte croissance après plus d’une décennie d’instabilité politique, son objectif de devenir un pays émergent ne pourra être atteint sans des entreprises plus performantes», a expliqué Jacques Morisset, économiste principal à la Banque mondiale.
L’institution de Bretton Woods a invité la Côte d’Ivoire à prendre exemple sur les autres pays pour ce changement de stratégie nécessaire à son émergence. «En Côte d’Ivoire, la productivité du travail et du capital d’une entreprise est généralement trois à quatre fois inférieure à celle d’une entreprise en Indonésie, au Maroc ou en Chine, et ce, dans tous les secteurs de l’économie», constater la Banque mondiale dans son rapport. La Banque estime également que les entreprises ivoiriennes, comme la plupart des autres pays du Continent, n’utilisent pas les nouvelles technologies et n’investissent pratiquement pas dans la recherche et l’innovation. «La théorie économique a démontré depuis longtemps le rôle clé des nouvelles technologies dans le processus de développement d’un pays», rappelle la Banque, faisant le lien entre la croissance et le développement technologique d’un pays.
Un revenu par habitant toujours inférieur à celui du début des années 1980
Selon les experts, si cette stratégie est vite adoptée, elle devrait permettre une modernisation totale de l’économie avec la création davantage d’emplois, l’augmentation de la richesse dans le pays, et le relèvement du niveau de vie du citoyen et son pouvoir d’achat. «Le niveau actuel du revenu par habitant reste aujourd’hui inférieur à celui du début des années 1980», dénonce le rapport de la Banque. Le document explique que le taux de pauvreté en Côte d’Ivoire est aujourd’hui à près de 45%, soit 35 points de pourcentage de plus que dans les années 1980. Un chiffre très bas pour un pays comme la Côte d’Ivoire.
Notons qu’en termes de croissance du PIB, la Côte d’Ivoire se porte plutôt bien selon la Banque, avec un taux qui devrait atteindre 7% d’ici à 2019. Pour autant et malgré cette prévision optimiste, l’économie du pays connaîtra une régression par rapport à l’année dernière, puisque le taux de croissance du PIB réel était déjà à 8%.
Avec latribuneafrique