Sa nomination le 6 février 2016 à la tête de Royal Air Maroc avait pris tout le monde de court. Abdelhamid Addou, jeune quadra, est venu remplacer Driss Benhima, éjecté lors d’un déplacement royal à Laâyoune, après dix ans aux commandes de la compagnie nationale.
Les connaisseurs des arcanes du sérail marocain soutiennent que c’est le conseiller du roi, Yassir Zenagui, qui a soufflé le nom d’Abdelhamid Addou pour le propulser à la tête de la Royal Air Maroc : les deux hommes ont étroitement collaboré au début de la décennie, quand Zenagui officiait au département du Tourisme, alors qu’Addou était en charge de l’Office national marocain du tourisme.
Ayant fait ses gammes au sein de multinationales comme Procter & Gamble ou Coca-Cola, avant de diriger de grandes compagnies marocaines (Diana Holding ou encore la Société d’aménagement d’Essaouira Mogador), l’ingénieur, doué en marketing, a rapidement apporté sa touche au sein d’une compagnie à l’image peu reluisante.
As du marketing
En novembre 2017, il a réussi l’exploit de réconcilier la RAM avec le public marocain (lui reprochant souvent ses prix peu compétitifs) en facilitant le transport de milliers de supporters à Abidjan, leur permettant de suivre le match qui a rendu possible la qualification des Lions de l’Atlas au Mondial 2018. C’est Abdelhamid Addou aussi qui a été à l’origine de la campagne publicitaire, virale et réussie, détournant les propos injurieux du ministre des Affaires étrangères algérien envers la compagnie. Sur le plan marketing, Addou s’en sort donc à merveille à la tête de la compagnie, mais en matière de stratégie il lui reste encore à convaincre.
Avec jeuneafrique