L’ancien président de l’APN, Abdelaziz Ziari, défend les derniers changements à la tête de l’Exécutif et exclut toute lutte de clans. «Dans les moments difficiles en particulier, il n’y a rien d’anormal à changer, après des législatives, un gouvernement qui s’essouffle», souligne l’ex-troisième personnage de l’Etat dans un entretien publié par le quotidien El Watan. Abdelaziz Ziari poursuit : «L’intermède Tebboune était à mon avis une erreur de ‘casting’ dès le départ.» Pour lui, il vaut mieux une décision rapide de changement plutôt qu’un pourrissement de la situation dans une phase aussi délicate pour l’économie.
Abdelaziz Ziari assure que ni le départ de Sellal ni celui de Tebboune ne relèvent d’une lutte de clans : «Cette pseudo-guerre des clans fait partie des mythes qui alimentent l’imaginaire d’une partie de la presse», considérant que Tebboune avait commis trop d’erreurs pour rester. «Une orientation à caractère général ne doit pas être abusivement personnalisée. Il y a une grosse différence entre argent sale et prédation d’un côté, et enrichissement licite de l’autre. Le FCE est un partenaire social important. Les autres raisons de ce limogeage, je ne les connais pas, et il y en a sûrement», soutient Abdelaziz Ziari, en commentant le point relatif à la séparation du politique du monde des affaires.
Cet ex-cadre et ministre FLN considère la nomination d’Ouyahia comme positive : «Parmi les membres de la classe politique qui soutiennent l’action du chef de l’Etat et ont toute sa confiance, Ouyahia est la personnalité idoine. N’oubliez pas qu’il est responsable du deuxième grand parti du pays qui a fait un excellent score aux législatives.»
Pour Abdelaziz Ziari, la santé de Bouteflika ne s’est pas aggravée : «Vous parlez d’une aggravation de l’état de santé du président Bouteflika dont nous n’avons pas eu connaissance ni moi ni tout le peuple algérien, et ce serait extrêmement grave qu’on puisse le cacher. Aussi, je ne crois pas à cette aggravation jusqu’à preuve du contraire.» Et de préciser qu’il a soutenu le quatrième mandat pour faire barrage à une succession qui serait loin des aspirations du peuple.
Pour Abdelaziz Ziari, il y a comme une malédiction qui frappe l’Algérie en ce sens que «toutes les successions se font dans l’improvisation et la crise». La succession à Bouteflika ne semble pas faire exception.