La compagnie nationale, au bord de la faillite, vise également à accélérer l’opération de l’augmentation de son capital et l’acquisition de 5 nouveaux avions
Le programme de restructuration de la compagnie aérienne nationale Tunisair vise à accélérer l’opération de l’augmentation du capital, à reconvertir les dettes de la compagnie auprès de nombreuses entreprises publiques en une contribution à leurs capitaux, outre l’acquisition de 5 nouveaux et le licenciement de 1146 agents à l’horizon 2020, a déclaré le ministre du Transport, Hichem Ben Ahmed.
Intervenant lundi, lors d’une séance d’audition tenue par la commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et le contrôle de gestion des finances publiques au sein du Parlement (ARP), le ministre a souligné que l’objectif assigné au programme de restructuration est de réduire les pertes de la société.
Acquisition de 5 nouveaux avions
Le programme prévoit l’acquisition de 5 nouveaux avions à partir de l’année 2020 et de louer d’autres avions sur une période de 4 à 5 ans à l’effet de surmonter le problème de retard des vols, a-t-il fait savoir.
Tunisair réclamera au gouvernement une enveloppe de 100 millions de dinars qui devront servir à assurer le recouvrement des factures impayées et à équilibrer les finances de la société, a indiqué le ministre, rappelant que les fournisseurs de la compagnie refusent de lui accorder les pièces de rechange demandées sauf en cas de payement immédiat. Le ministre a, en outre, révélé que Tunisair demandera à l’OACA le rééchelonnement de ses dettes sur 4 et 5 ans.
Licenciement de 1146 agents
La compagnie prévoit également de licencier 1146 agents en 2020 afin d’améliorer ses équilibres financiers, a indiqué le ministre et de réduire le nombre des agents qui opèrent sur un seul avion, pour passer de 222 actuellement à 164 agents en 2020 en vue de se rapprocher des normes internationales.
Le programme de la compagnie vise à assurer le transport de 4,7 millions de voyageurs en 2020 et de renforcer le nombre de vols à destination des marchés traditionnels ainsi que des nouveaux marchés, tels que l’Amérique du Nord et l’Afrique. Il s’agit également de renforcer le nombre de vols internes desservant les régions du Nord, du centre et du Sud.
Sur un autre plan, le ministre a précisé que l’accord de l’open sky signé avec l’Union européenne (UE) entrera en vigueur dans tous les aéroports, à l’exception de l’aéroport de Tunis Carthage. “Cette exception couvrira une période de 5 ans afin de permettre à la compagnie de se préparer à la concurrence ouverte”, a-t-il encore ajouté.
Il a souligné l’impératif de restructurer la compagnie aérienne Tunisair, d’améliorer sa situation financière et d’assainir ses dettes afin de lui permettre de faire face à la concurrence internationale.
Le ministre a, également, évoqué les difficultés financières auxquelles font face les filiales de la compagnie comme Tunisiair Handling et Tunisair technics.
La compagnie aérienne a été récemment pointée du doigt par la Cour des comptes. Cette dernière a dévoilé dans son 31ème rapport de nombreuses défaillances qui auraient pu conduire à des pertes humaines. Une accusation qui a été rejetée par le PDG de Tunisair, Elyes Mnakabi.
“En 70 ans, il n’y a jamais eu aucun incident. C’est l’une des rares compagnies aériennes à travers le monde qui est citée en exemple à ce sujet”.
Avec une flotte ayant une moyenne d’âge de 15 ans, Elyes Mnakbi estime normal que certains dysfonctionnements apparaissent, mais rien qui ne mette en cause la sécurité des vols, affirmant que les allégations de la Cour des comptes sont “dangereuses”: “Nous avons des certifications (…) et plus que ça, nous avons la Direction générale de l’aviation civile qui donne les autorisations de décoller ou non (…) Je ne pense pas qu’il y ai un pilote qui mette sa vie et celles des passagers en danger en décollant avec des pannes qui mettent en danger la vie des gens”.
Pour Mnakbi, cela est d’autant plus impossible, que les avions de Tunisair ont soumis à des contrôles de la part des autorités aéroportuaires de pays européens.
“Nos avions sont sûrs à 100% (…) malgré ces allégations qui ont touché à notre image (…) je vous assure que Tunisair est en bonne santé. Prenez Tunisair!” a-t-il conclu.
Avec huffpost