« Est-ce que Idi Amin est toujours Président ? La guerre est-t-elle terminée en Ouganda ? Y-a-t-il des touristes qui vont dans ce pays ? Le pays a-t-il de grands hôtels ? » Bref, quand on voyage en Afrique, on se rend compte du point auquel nous Africains en savons très peu sur notre propre continent. Il n’est d’ailleurs pas exagéré de dire que les Africains ont plus de connaissances sur les pays de l’occident que sur ceux d’Afrique. L’on peut aussi attribuer la méconnaissance de l’Afrique par les Africains au manque de visibilité dans les médias africains (réseaux sociaux, télévisions, journaux, magazines, reportages etc). C’est pour toutes ces raisons que je suis impatiente de partager avec vous la chronique de cette semaine un peu spéciale.
En effet, en prélude à la 4e édition de la foire du Tourisme POATE 2018, j’ai eu le privilège et l’honneur pendant dix jours, sous le haut patronage du Ministère du Tourisme et à l’invitation de l’Uganda Tourism Board (UTB), l’agence en charge de la Promotion et du Marketing de la Destination Ouganda, de participer à un voyage de familiarisation. L’objectif de ce voyage était de faire découvrir le pays à plusieurs « Hostedbuyers » (les acheteurs, agents de voyages, tours opérateurs, personnalités, médias).
De dix nationalités différentes venant de l’Amérique du Sud, de l’Europe, de l’Asie et d’Afrique, le groupe de dix-sept personnes que nous étions a parcouru pendant dix jours l’intérieur du pays, par avion et par la route, et visité les magnifiques attractions touristiques du pays. J’ai été tout simplement subjuguée par la beauté, la diversité de ce magnifique pays, mais aussi par l’accueil extrêmement chaleureux de ses habitants… Je comprends mieux aujourd’hui les raisons qui ont poussé Winston Churchill à déclarer dans son livre « Mon Voyage en Afrique » en 1907, que l’Ouganda était la « Perle de l’Afrique ».
Pour la petite histoire, Winston Churchill à l’époque sous-secrétaire d’Etat aux colonies en 1905, a profité d’une période de vacances parlementaires pour accomplir une tournée en Afrique de l’Est, en compagnie de son assistant Eddie Marsh et de son oncle, le Colonel Gordon Wilson, pour parcourir Mombasa, Nairobi, Khartoum, l’Ouganda, le Caire, Alexandrie et autres.
A la fin de son périple Africain, il a déclaré ceci « Pour la magnificence, pour la variété des formes et des couleurs, pour la profusion d’une vie fabuleuse –plantes, oiseaux, insectes, reptiles, bêtes– à grande échelle, l’Ouganda est vraiment la Perle de l’Afrique ».
Le tourisme est un acteur majeur dans l’économie de nos pays. Il est souvent, dans la plupart des pays, la première source de devises. En Ouganda, le Tourisme génère un peu plus d’un milliard de dollars par an en devises, et contribue à plus de 10% du PIB. Le secteur du Tourisme a émergé en tant que premier contributeur de devises, et l’un des meilleurs employeurs dans l’industrie des services.
Développer le Tourisme est devenu aujourd’hui presque une alternative de premier choix pour nos pays africains. Se positionner sur l’échelle mondiale des destinations touristiques implique une vision, une stratégie et une organisation, parce que le tourisme ne repose malheureusement pas que sur la beauté du pays, ni sur la nature des attractions.
Pour que le tourisme puisse avoir un impact significatif dans notre pays, il est nécessaire de se donner les moyens et les ressources pour rendre notre destination compétitive. Notre pays le Bénin, regorge de richesses culturelles et de sites magnifiques, mais ceux qui étaient avec moi en Ouganda ont eu du mal à situer géographiquement le Bénin. Dans notre groupe, beaucoup ne savaient même pas que le Bénin avait des attractions touristiques. Et pourtant ce groupe était composé de personnes travaillant dans le tourisme mondial.
Pour amener les touristes du monde entier à s’intéresser à la destination Bénin, il est important de travailler sur le packaging de notre offre touristique. Ce packaging comprend le marketing et la promotion, mais aussi et surtout la capacité à offrir des expériences clients inédites à nos visiteurs.
Les infrastructures sont certes capitales pour tout développement touristique, mais la modernisation des services pour répondre aux demandes du marché est l’élément capital qui pourrait faire changer la donne. Avoir des projets phares pour le tourisme de notre pays, est quelque chose dont nous sommes tous extrêmement fiers et impatients.
Il me tarde donc de voir les acteurs, directs ou indirects de ce secteur, s’approprier ces projets en commençant par l’implication de nos communautés de base qui doivent comprendre les enjeux économiques et sociaux du tourisme sur leur quotidien. La formation et la sensibilisation sont plus qu’une priorité.
Tous ensemble pour l’amélioration des services au Bénin.