A Dakar, une conférence consacrée à l’innovation et à la propriété intellectuelle se tient jusqu’à ce jeudi 5 novembre au soir. Loin des salons feutrés, les jeunes Sénégalais et Français de CinéCyclo n’attendent pas les conclusions de ces débats pour créer. Leur idée : utiliser un vélo pour créer un mini-cinéma qui sera installé dans tout le Sénégal durant six mois pour permettre aux populations d’accéder au 7e art. Reportage.
« Ces gens-là c’est des fous, c’est des sorciers ! », prévient un passant à la vue de ce « vélo-cinéma ». Pas si fous que ça, à y voir de plus près. « Là on voit qu’il est en train de pédaler. Une fois que c’est fait, on peut démarrer le système », explique Vincent Henrion, l’initiateur de CinéCyclo.
Son solide vélo, la roue arrière posée sur un roulement permet de fabriquer de l’électricité, « et le hibou restitue le son et l’image tout seul, en autonomie. » Le hibou, c’est une caisse en bois de douze kilos, équipée de haut-parleurs et d’un lecteur de film. « Tous les films sont sur une clé USB. Pas d’ordinateur », précise Vincent Henrion.
Pédaler pour écouter RFI
Dans l’assistance, Yoro, étudiant, étonné par cette invention et qui imagine déjà d’autres usages pour ce vélo-électricité. « Dans les maisons qui n’ont pas d’électricité, tu prends le vélo, tu pédales, et au moins tu peux regarder le journal ou écouter la radio comme RFI ! (rires) »
Le ciné tour va durer six mois, 3000 kilomètres à travers tout le Sénégal, explique Cédric Sadak, dont l’objectif est de diffuser courts métrages d’animation, documentaires et films dans des villages reculés. « Bien sûr que le cinéma est un moyen d’éducation, assure le coordinateur de l’association. Cela permet par exemple à des instituteurs de pouvoir organiser des devoirs, des examens. L’idée principale de CinéCyclo, c’est d’aller vers les gens. »
avec rfi