Voilà une météo comme les aiment les spéculateurs de haut vol : imprévisible et violente. Des milliards changent de mains et de pays en l’espace d’un éclair. Puis reviennent mystérieusement sur les lieux du crime, sans crier gare. L’annonce du vote britannique en faveur d’un retrait du pays de l’Union européenne a provoqué, vendredi 24 juin, un séisme boursier mondial, dont l’épicentre a logiquement été la Bourse de Londres. Un choc considérable, l’un des plus importants de l’histoire financière. Sur le seul CAC 40, 11 milliards d’euros ont été échangés, un record depuis la crise de 2008.
Quatre séances plus tard, que reste-t-il de cette panique généralisée ? Le mercredi 29 juin, Londres s’est offert une hausse historique de 3,58 %, effaçant d’un coup toutes ses pertes depuis le « vendredi noir » de la semaine précédente.
Un événement minimisé
Les raisons de ce rebond si soudain après l’ambiance de fin du monde du 24 juin sont aussi rationnelles que celles du plongeon. Pour les investisseurs londoniens, la chute de la livre, de près de 10 %, va avantager les exportateurs britanniques. D’autant que les stars qui composent l’indice Footsie de Londres sont des groupes géants, largement internationaux, parfois sans activité majeure aux Royaume-Uni, comme les champions mondiaux des matières premières. D’ailleurs, les entreprises plus petites et dont le chiffre d’affaires est réalisé majoritairement dans le pays restent pénalisées en Bourse.
Il faut aussi compter sur l’opportunisme des investisseurs qui n’ont pas été longs à s’apercevoir que l’effondrement de la valeur boursière de quantité de grandes entreprises constituait autant de bonnes affaires à réaliser, notamment dans l’immobilier, l’assurance ou la banque.
Mais le message envoyé par la communauté financière est aussi celui de la confiance dans la Bourse de Londres, la place la plus internationale du monde et donc la moins sensible aux vicissitudes intérieures. D’ailleurs, curieusement, le 24 juin, les autres (…)