Chez notre confrère Jeune Afrique, l’ex-Chef de l’Etat nigérian évoque la crise dans les régions du Sud-Ouest et du Nord- Ouest et dénonce les dangers de l’éternisation au pouvoir par des Présidents.
Dans une interview accordée le 25 octobre 2017 dans le journal panafricain, Jeune Afrique, Olusegun Obasanjo donne sa lecture sur la crise anglophone au Cameroun, le fédéralisme réclamé par certains leaders anglophones et la longévité de Paul Biya au pourvoir.
Pour avoir dirigé l’Etat Fédéral du Nigéria pendant des longues années (de 1976 à 1979, puis de 1999 à 2007), Obasanjo trouve que le fédéralisme est un bon système de gouvernance car « grâce au fédéralisme, chaque partie peut s’exprimer sur l’avenir du pays et avancer à son propre rythme sans déranger les autres ». Il souligne que dans le fédéralisme chaque Etat a son exécutif, son systeme judiciaire, son législatif mais une nationalité, une monnaie et une politique étrangère commune. « Les peurs qu’inspire le fédéralisme ne sont pas justifiées », indique le Général à la retraite.
Concernant un probable nouveau mandat de Paul Biya à partir de 2018, Obasanjo trouve ça sera mieux pour le Président camerounais de quitter les affaires après avoir longuement servi la nation. « C’est à chaque pays et à chaque dirigeant de décider de ce qui est le mieux. Mais, comme je l’ai dit, après un certain temps passé au pouvoir, on ne peut plus rien mettre en place de vraiment nouveau. Quand le leader s’accroche à son poste, la violence peut émerger, ce qui n’est bon pour personne », conseille Obasanjo.
L’ancien Président nigérian indique que les ressortissants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuvent en effet éprouver un sentiment d’exclusion. Il invite les autorités camerounaises à faire en sorte que cette impression disparaisse.
Obasanjo a relevé qu’il est disposé à jouer les médiateurs dans la crise anglophone « si cela contribue à la paix ». L’ancien Président nigérian est « prêt à faire les sacrifices nécessaires » pour ramener la sérénité dans n’importe quel pays qui en ferait la demande.
Avec cameroonweb