Rosemary Yeboah a fait ses études en Europe et travaillé à Londres, au Crédit suisse. Avant de devenir directrice générale de la Standard Chartered Bank au Botswana.
Jeune Afrique : Comment les femmes managent-elles ?
Rosemary Yeboah : Nous écoutons plus, nous nous concentrons davantage et nous hiérarchisons mieux les priorités. Et il y a aussi une différence de mentalités. Si les hommes veulent réussir à tout prix et faire de l’argent, les femmes s’intéressent plus à l’impact de leur action. Elles développent une vision à long terme.
Les Africaines font-elles exception ?
Rien ne distingue vraiment leur management de celui de leurs consœurs aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Bien entendu, l’environnement africain est assez particulier, et elles s’y adaptent bien.
Comment s’imposent-elles ?
Souvent par leur passion pour leur métier. Une femme doit combattre sans arrêt pour prendre le pouvoir, pour faire valoir son point de vue, montrer aux hommes qu’elle n’est pas faible. Dans mon équipe, je suis seule parmi dix hommes. Sans passion, je renoncerais à la première difficulté.
J’ai travaillé plus, je me suis engagée plus. J’ai gagné en confiance sans devenir arrogante. Cela m’a rendue plus forte.
En quoi les épreuves de vos débuts vous influencent-elles ?
Être l’une des rares femmes africaines de la City m’a appris à lutter. J’ai travaillé plus, je me suis engagée plus. J’ai gagné en confiance sans devenir arrogante. Cela m’a rendue plus forte.
Comment aidez-vous les femmes ?
Au niveau junior, il y a 40 % d’hommes et 60 % de femmes. Très peu d’entre elles parviennent à des postes de décision. Les possibilités d’avancer sont limitées. Certains postes sont monopolisés par les hommes, et il est dur de les en déloger. Il faut faire valoir ses qualités en permanence. Le rôle du mentor doit être renforcé.
Avec jeuneafrique