Le gouvernement camerounais n’a pas mâché ses mots à l’encontre de l’International Crisis Group (ICG), l’accusant d’être une “officine de déstabilisation”. Ces critiques virulentes font suite à la publication d’un rapport de l’organisation dénonçant “une répression meurtrière” dans les régions anglophones du pays.
« Désinformation », volonté « d’installer le chaos » au Cameroun, « officine de déstabilisation » : c’est avec ces mots qu’Issa Tchiroma Bakary, porte-parole du gouvernement, a réagi à la récente publication du rapport de l’ICG sur les troubles dans les région anglophones du pays, en crise depuis fin 2016.
Dans une étude publiée le 19 octobre, l’ICG avait ainsi appelé le président camerounais Paul Biya à « prendre ses responsabilités » et à « agir vite » dans ces régions aux velléités sécessionnistes, où la « répression meurtrière » des autorités alimente un risque d’ »insurrection armée ». Le centre d’analyse et de prévention des conflits avait fait état de « dizaines de tués » par les forces de sécurité lors de manifestations pro-sécessionnistes le 1er octobre, et de 40 morts du 28 septembre au 2 octobre.
« Désinformation fantasmagorique »
Sans surprise, ce rapport a copieusement été critiqué par les autorités camerounaises, qui ont à leur tour mis en cause l’organisation. Issa Tchiroma Bakary a ainsi assimilé l’ICG à « une véritable officine de déstabilisation à la solde des mouvements sécessionnistes et des intérêts inavoués qui ne rêvent que d’installer le chaos dans notre pays ».
« Il ne s’agit que d’une grossière tentative de désinformation à tout le moins fantasmagorique ! », a encore fustigé le porte-parole, accusant le centre d’analyse de faire partie d’une « coalition » d’ONG « liguée » contre le Cameroun. Ces critiques surviennent alors que l’ICG a publié mercredi un nouveau rapport sur le Cameroun, cette fois ci consacré à l’Extrême-Nord et son économie sinistrée par le conflit avec Boko Haram.
Avec jeuneafrique