La crise en cours dans la partie anglophone du Cameroun, n’a pas encore fini de susciter des réactions. L’Archevêque émérite de Douala se prononce de manière formelle sur cette à travers un ouvrage qu’il vient publier aux Editions Véritas.
« L’écriture est la meilleure façon de parler sans être interrompu », comme l’avait souligné François Soudan, Directeur des rédactions de Jeune Afrique dans l’une de ses réflexions. C’est la voie qu’a choisi également Christian Cardinal Tumi à travers la sortie de son ouvrage « Libres propos d’un visionnaire ».
La Nouvelle Expression (LNE) livraison de ce 24 octobre 2017, qui a fait une note de lecture dessus, renseigne qu’il s’agit d’un livre interview de 294 pages et subdivisé en deux parties. la première partie, regorge les entretiens que le prélat a accordés depuis près de 15 ans à LNE et à l’hebdomadaire catholique, L’Effort Camerounais. la deuxième partie quant à elle présente le point de vue de l’homme de Dieu sur la crise anglophone dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun.
Depuis le début de la crise dit anglophone, plusieurs thèses s’affrontent : la thèse de la sécession, la thèse de l’application effective de la décentralisation et la thèse du fédéralisme. Des trois thèses, le fédéralisme est l’option du prélat qui s’appuie sur le fait qu’il a existé par le passé, mais rapidement évacué sans que l’on ne bénéficie de ses bienfaits comme on le voir ailleurs.
« Tout est possible ! Si on avait accepté le dialogue, si on n’avait pas supprimé la fédération, et cela de façon unilatérale, on n’aurait pas provoqué la jeunesse qui lutte maintenant pour la séparation de la partie anglophone du pays. Une jeunesse qui n’était pas encore née à l’époque de l’indépendance ! (…) J’opterais pour la fédération dans ce pays. Une fédération n’est pas un mal. Je crois au fédéralisme. Notre pays l’était déjà. Mais à cause des intérêts économiques qui ne profitent pas du tout aux Camerounais moyens, nous n’avons pas donné une chance à cette expérience politique qui a fait ses preuves ailleurs », soutient Cardinal Tumi en précisant que c’est encore possible. « Le fédéralisme est possible ! L’expérience de la fédération est intéressante à travers le monde entier. Le meilleur exemple, ce sont les Etats-Unis avec les gouverneurs élus », explique l’homme de Dieu.
Etant donné que l’ancien Archevêque de Garoua soutien le fédéralisme s’oppose cependant à la sécession. «C’est difficile d’admettre la sécession », déclare-t-il et souligne que la crise des régions anglophones persiste à cause, « d’un manque de dialogue ». « Il faut qu’on les écoute et qu’on cherche à savoir ce qu’ils veulent. Il faut privilégier le dialogue. Quand on dialogue, on résout beaucoup de problèmes. Ce qui fait problème, c’est qu’on n’a pas créé un forum de dialogue.
Avec lebledparle