L’économie gabonaise se remet petit à petit de la crise, après avoir subi de plein fouet les conséquences de la chute des prix des produits pétroliers. D’après le ministre du Budget et des comptes publics, le pays pourrait même réaliser une croissance économique de 3% en 2018.
L’année 2018 pourrait être celle de la fin de la crise économique à laquelle le Gabon fait face depuis quelques années déjà. Pour le ministre gabonais du Budget et des comptes publics, Jean Fidèle Otando, l’économie gabonaise se portera mieux l’année prochaine. «En 2018, nous espérons atteindre une croissance de 3%», a-t-il annoncé ce week-end en visite de travail à Port-Gentil, cité pétrolière et capitale économique du pays.
Le budget de l’Etat qui dépendait à 80% des recettes du pétrole (avec une contribution prévisionnelle de 534 milliards de Fcfa en 2018 contre 520 milliards en 2017), s’appuie actuellement sur les secteurs non pétroliers. Les contributions de ces derniers, comme l’a précisé le ministre, devraient atteindre 1 082 milliards de francs CFA en 2018, contre 1.050 Fcfa générés en 2017.
Ces résultats attendus seront le fruit de la stratégie de diversification économique que promeut aujourd’hui le gouvernement gabonais en mettant l’accent sur les secteurs hors pétroles. Jean Fidèle Otando a assuré que la reprise économique constatée se traduit aussi par une hausse des subsides, tirée de l’exportation de certains produits.
Pour démarrer le processus de la diversification économique, le président gabonais Ali Bongo avait lancé il y a quelques années son Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). Dans le cadre de ce dernier, le gouvernement gabonais avait réalisé d’importer projets, comme la zone économique spéciale de Nkok (27 kilomètres de Libreville), censée accueillir sur plus de 1 000 hectares des industries de transformation bénéficiant d’un régime fiscal très favorable. Mais cette réorientation stratégique salvatrice n’a pas été facile pour le pays qui a dû procéder, à plusieurs reprises, à des réajustements budgétaires, n’ayant plus de moyens pour diversifier son économie.
Le FMI à la rescousse
Pour pouvoir s’assurer cette réorientation stratégique, la Gabon avait pris appui le Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre de son programme budgétaire triennal qui s’élève à 642 milliards de francs CFA et sur les soutiens de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD). Dans le cadre de ce programme, le Gabon a procédé à des mesures de restriction budgétaire et a gelé pour un an les recrutements dans la fonction publique et arrêté les achats des véhicules de fonction qui coûtaient à l’Etat près de 20 milliards de Fcfa chaque année.
Ces dispositions devraient aider le pays à retrouver une stabilité économique et à mettre en place les bases d’une croissance inclusive en veillant à assurer la viabilité de la dette au niveau national.
Au-delà des réformes, le Gabon a aussi lancé un audit de son fichier de la solde. Cette action lui permettra de découvrir et d’épingler les fonctionnaires qui perçoivent des primes et indemnités non méritées. «Nous espérons faire des économies de cinq milliards de Fcfa suite à cette opération », a assuré Jean Fidèle Otando.
Avec latribuneafrique