Moussa Touré, Directeur de la communication du Président de l’Assemblée nationale (PAN) ivoirienne Guillaume Kigbafori Soro a été brièvement interpellé samedi à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan avant d’être relâché. En exclusivité, il répond aux questions d’Oeil d’Afrique.
Oeil d’Afrique: Pouvez-vous expliquer ce qui s’est passé lors de votre arrivée à Abidjan de retour de la Russie?
Moussa Touré: Comme vous le savez maintenant, je revenais de Saint -Petersbourg en Russie où j’étais en mission avec le PAN. À mon retour samedi après-midi j’ai été interpellé par la direction de la Surveillance du territoire (DST) à l’aéroport d’Abidjan vers 13:30. Ils m’ont retiré mon passeport et m’ont notifié une interdiction de sortie du territoire. C’est, sur un ordre écrit du Directeur de la Surveillance du Territoire.
Saviez-vous qu’il vous étiez interdit de quitter le territoire ivoirien ?
Non. Mais sur le message du Directeur de la DST, j’ai vu les noms d’un certain nombre de très proches collaborateurs du PAN, qui sont mis sous observation et qui sont interdits de quitter le territoire. Il s’agit de Mme Affoussiata Bamba-Lamine, ancienne ministre de la Communication et Sekongo Felicien, président de l’Amicale des Forces Nouvelles.
Ils vous êtes donc officiellement interdit de quitter le sol ivoirien ?
Pour le moment je ne sais pas si je peux sortir ou non du territoire puisque mon passeport m’a été restitué. L’avenir nous en dira plus.
Que s’est-il passé durant les deux heures passées avec les agents à la direction de la Surveillance du territoire ?
Je n’ai été victime d’aucune brutalité mais ils disaient qu’ils avaient reçu ordre de m’interpeller, de m’arracher mon passeport et d’aviser immédiatement la hiérarchie. Afin de savoir s’ils devaient me conduire à la prison de la DST ou pas. J’ai informé le PAN, Bédié et quelques diplomates de la situation. Après des tractations en haut lieu, j’ai été libéré de mon interpellation et autorisé à regagner mon domicile avec mon passeport.
Que sous-entend cette arrestation?
Cette interpellation s’inscrit dans le droit fil des tracasseries et des exactions qui sont commises contre les proches de Guillaume Soro. Après les limogeages de ses proches, après le débarquement des parents de ses collaborateurs qui occupaient des fonctions de direction dans l’administration, après l’arrestation de Soul To Soul, nous sommes maintenant dans le cadre des interdictions de quitter le territoire. Même sous GBAGBO que nous avions combattu durement, les proches de Guillaume Soro n’ont pas été autant harcelés.
N’est-ce pas le résultat de vos propos sur les RS pointant directement le Président Ouatarra ?
Quoi qu’on ait à reprocher à un citoyen, on n’envoie pas la DST contre lui. La DST est responsable de la sécurité du territoire et du contre-espionnage intérieure. N’en faisons pas une police politique.
Avec oeidafrique